Comment améliorer la réparation des fractures osseuses ?

Publié par Gilles Goetghebuer
le 29/10/2010
Maj le
3 minutes
Autre
Les fractures osseuses ne sont pas rares dans la vie, et encore moins quand on pratique un sport. Petit tour d'horizon des techniques pour aider la nature dans son travail de consolidation des os.

L'ostéosynthèse: ne bougez plus

On regroupe sous ce terme toutes les techniques de fixation d'un os ou d'une articulation. Parfois, elles sont seulement temporaires: on pose alors des plaques, des clous, des tiges en acier ou des broches de part et d'autre de la lésion afin de fixer les fragments osseux pendant toute la période de repousse osseuse. Elles peuvent aussi être définitives, comme lorsqu'on pose une prothèse de hanche ou de genou.

Greffes en tous genres

Mise au point il y a plus de 150 ans, la greffe osseuse présente l'avantage de ne pas nécessiter une compatibilité tissulaire entre donneur et receveur. Les allogreffes (prélèvement de fragments d'os chez un autre patient) sont plutôt rares, en raison des difficultés posées par le manque de donneurs. L'autogreffe est beaucoup plus courante. La technique consiste à prélever un morceau d'os au niveau des crêtes iliaques (os du bassin) avant de l'insérer à l'endroit de la fracture. Si cette intervention demeure idéale pour aider à la consolidation osseuse, elle reste néanmoins douloureuse et une double intervention chirurgicale multiplie les risques d'infection. Aussi on tente d'autres techniques. L'une des plus originales consiste à utiliser des substituts osseux réalisés à partir d'un animal un peu particulier qui vit dans les mers chaudes: le corail. Lancée au début des années 80, l'idée semblait un peu farfelue. Mais cette matière à la fois poreuse et résorbable est relativement proche de l'os humain tant par sa composition que par ses propriétés mécaniques.

La technique de l'engrais

Les protéines ostéoinductrices de synthèse ont fait leur apparition dans les blocs opératoires au début des années 2000. Il s'agit d'une famille de 22 protéines naturellement présentes dans la moelle osseuse qui, en cas de fracture, interviennent dans un ordre précis pour initier la repousse. Grâce aux progrès de la biochimie, on peut désormais copier certaines de ces molécules naturelles. Il arrive alors que l'on applique sur la lésion une sorte d'éponge de collagène, imbibée de ces protéines synthétiques en complément d'une technique classique d'ostéosynthèse. D'après les statistiques, cette technique permet de diviser par deux la probabilité de réintervention chirurgicale après une première fracture ouverte. Elle souffre néanmoins de quelques inconvénients, notamment son prix encore très élevé.

L'os artificiel à l'horizon

De nombreuses pistes pour concevoir la formule de l'os artificiel sont à l'étude. Les scientifiques focalisent notamment leurs recherches sur la similitude entre la microstructure de l'os et celle de la glace d'eau de mer. A terme, tout le monde espère que ces travaux puissent aboutir à la mise au point d'un parfait substitut de synthèse, c'est-à-dire la fois rigide, non cassant et aussi ingénieux dans sa structure... que l'os naturel.

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