Cocaïne : le coeur s'arrête

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 23/04/2003
Maj le
2 minutes
Autre
La plupart des consommateurs de cocaïne ne connaissent pas les effets cardiovasculaires associés à cette consommation. Pourtant, ils sont réels, avec notamment un risque d'arrêt cardiaque particulièrement élevé dans l'heure qui suit la prise.

Cocaïne et risques cardiaques

La cocaïne provoque une euphorie immédiate, un sentiment de toute-puissance intellectuelle et physique et une indifférence à la douleur et à la fatigue. Ces effets laissent ensuite place à un état dépressif et à une anxiété que certains apaisent par une prise d’héroïne ou de médicaments psychoactifs. » (Source : Inpes, Livre d’information Drogues et dépendance.)

La cocaïne peut se fumer, se prendre par voie nasale ou par injections intraveineuses.

  • Fumée, la cocaïne arrive dans la circulation générale par voie respiratoire en quelques secondes ou quelques minutes.
  • Par voie nasale, elle passe dans la circulation en 30 à 60 minutes.
Un risque cardiaque existe avec ces trois modes d'administration.

Les effets délétères cardiaques de la cocaïne sont peu connus

Cette drogue peut être à l'origine de manifestations cardiovasculaires aiguës et chroniques redoutables :

  • cardiopathie ischémique silencieuse ou non,
  • infarctus du myocarde,
  • athérosclérose accélérée,
  • cardiomyopathie dilatée ou hypertrophique,
  • myocardite.

Risque élevé d’infarctus dans l’heure qui suit la prise

Le risque d'infarctus du myocarde est surtout élevé dans la 1ère heure qui suit l'utilisation de cocaïne, mais l'intervalle de risque va de quelques minutes à quelques jours. Des cas d'infarctus du myocarde ont été rapportés chez les fumeurs occasionnels, les fumeurs réguliers, voire même après une première dose.

 

En augmentant la pression artérielle, le rythme cardiaque et le risque de spasme coronaire, cette drogue accroît les besoins du cœur en oxygène, ce qui favorise l'ischémie myocardique.

Message à faire passer

Il est arrivé que les médias mentionnent des cas de sportifs contrôlés positifs à la cocaïne et à l'ecstasy. Or ces substances ne sont pas connues pour améliorer les performances des sportifs.

En revanche, outre des troubles du comportement (absentéisme aux séances d’entraînement, altercations avec des membres de l'équipe, mauvaise évaluation de ses performances…), les autres effets secondaires de la consommation de cocaïne sont particulièrement dangereux :

  • élévation de la température corporelle pouvant aboutir en été chez un sportif à une hyperthermie,
  • augmentation des besoins du cœur en oxygène pouvant conduire à un arrêt cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral, particulièrement si le sportif est fumeur.

Enfin, précisons que les produits de dégradation sont très facilement retrouvés dans les urines, même à des consommations très faibles.

Une éducation exposant clairement les dangers de cette substance pourrait servir à en limiter l'usage dans le milieu sportif mais pas seulement…

Sources

Kloner R.A. et coll., N. Engl. J. Med., 348 : 487-8, 2003.

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