Chikungunya : faut-il avoir peur des piqûres de moustique en France métropolitaine ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 28/07/2014
Maj le
3 minutes
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Pour l’instant, le risque d’attraper le chikungunya en France métropolitaine est très faible.Il est cependant plausible, et même envisagé par les autorités. Ce risque augmente parallèlement à la progression de l’épidémie aux Antilles.Explications et zoom sur les symptômes qui témoigneraient d’une infection par le virus du chikungunya.

Où peut-on attraper le chikungunya ?

Le moustique tigre, genre Aedes albopictus (facilement reconnaissable à ses rayures noires et blanches), est le vecteur du virus du chikungunya.

Le virus est transmis à l’homme lorsque celui-ci se fait piquer par un moustique tigre porteur du chikungunya.

À noter que le moustique tigre peut aussi être porteur d’autres virus, comme celui de la dengue ou le virus zika.

Aux Antilles où sévit actuellement une épidémie. Mais aussi en Métropole, où une épidémie de chikungunya pourrait être envisagée. Cette hypothèse est basée sur le nombre de voyageurs aux Antilles susceptibles de revenir en Métropole avec le virus, et sur l’implantation du moustique tigre en France qui ne cesse de progresser.

18 départements du sud de la France sont actuellement concernés : régions Rhône Alpe, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Aquitaine.

En juin 2014, 47 cas de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine, tous des cas d’importation…

Comment peut-on attraper le chikungunya en France métropolitaine ?

Le risque est actuellement très faible et essentiellement d’importation selon le scénario suivant : après un séjour aux Antilles ou en Guyane, un voyageur revient en Métropole porteur du virus, sans le savoir, car il s’est fait piquer sur place par des moustiques tigres.

S’il se fait à nouveau piquer par des moustiques tigres en France, ces derniers deviennent alors eux aussi porteurs du virus, qu’ils peuvent ensuite inoculer à d’autres personnes n’ayant jamais mis les pieds aux Antilles. La chaîne de la contamination s’installe ainsi, de personne à personne, mais indirectement via les piqûres de moustiques contaminés.

Quels sont les symptômes du chikungunya ?

  • La maladie se manifeste après une incubation de 4 à 7 jours en moyenne.
  • Forte fièvre (au moins 38,5°C) d’apparition brutale.
  • Maux de tête.
  • Courbatures.
  • Douleurs articulaires pouvant être intenses, principalement aux extrémités des membres (poignets, chevilles, phalanges).

Parfois aussi :

  • Conjonctivite.
  • Éruptions cutanées.
  • Nausées.

Toute personne qui présente ces symptômes et qui revient d’une zone endémique, ainsi que son entourage, doit consulter un médecin en lui indiquant la possibilité d’un chikungunya.

La contagion est possible en moyenne pendant 4 jours à partir du début des symptômes. Cependant, selon certaines études, le virus pourrait rester présent dans le sang durant une huitaine de jours.

Est-ce une maladie dangereuse, mortelle ?

Non, le chikungunya est une maladie le plus souvent bénigne.

Elle peut cependant parfois entraîner des formes invalidantes : fatigue importante et persistante, fièvre élevée, douleurs articulaires qui deviennent chroniques et handicapantes.

Encore plus rarement, des complications neurologiques, rénales ou hépatiques ont été décrites.

Le chikungunya peut alors se révéler mortel chez les personnes fragiles (très jeunes enfants, personnes âgées, personnes affaiblies par une maladie, etc.). À ce jour, les autorités ont répertorié 33 décès liés au chikungunya en Guyane et aux Antilles depuis décembre 2013, avec près de 100.000 personnes touchées par cette maladie ayant donné lieu à 1.000 hospitalisations.

Il n’existe pas de traitement du chikungunya, lequel repose alors sur celui des symptômes avec notamment des antidouleurs et des anti-inflammatoires.

Comment éviter le chikungunya ?

  • Les autorités surveillent de très près les moustiques tigres en Métropole et les cas de chikungunya.
  • La prévention repose sur la lutte contre les moustiques tigres et la protection contre les piqûres.
  • Éliminer les eaux stagnantes.
  • Les femelles moustiques pondent leurs œufs dans les eaux stagnantes. Il convient donc de vider tout récipient susceptible de retenir de l’eau (pneus usagés, bâches, soucoupes de pots de fleurs, vases...), de couvrir les réservoirs d'eau et les piscines hors d'usage, de réparer et nettoyer les gouttières, etc.
  • Se protéger des piqûres de moustiques
  • Porter des vêtements longs et couvrants.
  • Employer des répulsifs cutanés et des insecticides.
  • Dormir sous une moustiquaire.
  • Utiliser la climatisation.

Sources

Ministère de la Santé, http://sante.gouv.fr/le-chikungunya.html, 5 mai 2014. Institut de veille sanitaire (InVS), http://www.inpes.sante.fr. Vigilance moustiques, http://vigilance-moustiques.com/, juin 2014.

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