Chez les personnes âgées, un mauvais sommeil pourrait impacter le cerveau

Publié par Doriane Frère
le 12/12/2023
Maj le
3 minutes
woman with insomnia lying on bed next to alarm clock at night in apartment
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Dans une étude publiée le 4 décembre 2023 dans la revue Journal of the American Medical Association, des chercheurs ont suggéré qu’une durée de sommeil inégale chaque nuit impacterait négativement le cerveau des personnes âgées.

La démence concerne à l’échelle mondiale plus de 60 millions de personnes. 60 à 80 % seraient du fait de la maladie d’Alzheimer (MA). La démence résulte de différentes maladies qui détériorent les cellules cérébrales. A long terme, les symptômes propres à la démence s’aggravent allant de simples trous de mémoires à des oublis récurrents, des difficultés à se situer dans l’espace ou encore une perte de la notion du temps.

Les facteurs prédisposant à la démence sont multiples bien que l’on ne sache pas précisément la cause de la démence. « Des études cliniques observationnelles démontrent que de nombreux événements précèdent déclin cognitif, y compris les dépôts d'amyloïde β qui apparaissent au moins 15 ans avant l'apparition du déficit cognitif clinique », ont déclaré des chercheurs dont l’étude a été récemment publiée dans la revue Journal of the American Medical Association.

Dans le cadre de leurs travaux, l’objectif a été de déterminer les processus susceptibles de prédire l’évolution de la maladie (ici, de la démence) dans le but de se diriger vers la voie, la plus efficace possible, pour une intervention thérapeutique. Car à ce jour, aucun traitement n’a été conçu pour soigner ou prévenir la démence.

Mauvais sommeil : peut-il favoriser la démence ?

Les bienfaits du sommeil sur le corps ne sont plus à démontrer. En revanche, des travaux sont encore en cours en ce qui concerne l’impact d’un sommeil de mauvaise qualité sur l’organisme. « Les perturbations du sommeil ont longtemps été associées à la démence, selon des études, indiquant que jusqu'à 90 % des patients souffrent de troubles du sommeil avant l'apparition des symptômes cardinaux de la maladie », ont déclaré les chercheurs. « Bien que l'on ait initialement cru que cette association reflétait la dégénérescence progressive des centres de régulation du sommeil dans le cerveau, des études plus récentes suggèrent que les perturbations du sommeil pourraient influencer l'évolution pathologique de ces troubles démentiels. »

Par ailleurs, l’équipe a expliqué qu’une courte durée de sommeil a été associée à un risque accru de troubles cognitifs chez les adultes vieillissants, en bonne santé.

Les personnes âgées avec un rythme de sommeil irrégulier sont 3 fois plus à risque de subir un déclin cognitif

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont suivi 826 personnes, sans signe de déclin cognitif. L'âge moyen était de 76 ans, et l’étude s’est étendue sur une durée de 20 ans. Plusieurs informations ont été recueillies : leur durée de sommeil chaque nuit et leurs résultats à des tests neuropsychologiques pour évaluer leur fonction cognitive.

D’après les résultats de l’étude qui ont été analysés pendant 3 ans, les personnes ayant une nuit d’une durée moyenne de moins de 7 heures, qualifiés de « petits dormeurs », avaient un risque de déclin cognitif 3,6 fois plus élevé. L’équipe a déclaré : « Ces résultats sont cohérents avec ceux d'études antérieures. De plus, et à notre connaissance non rapportée précédemment, cette étude a révélé qu'une plus grande variabilité de la durée du sommeil autodéclarée au fil des décennies, plutôt qu'une diminution plus constante de la durée du sommeil, était associée de manière significative aux troubles cognitifs. »

Comment se prémunir de la démence ?

Certains facteurs de risque liés à la démence peuvent être modifiables comme l’explique le gouvernement canadien. Ainsi, il est recommandé de rester actif, d’éviter de fumer, limiter sa consommation d’alcool et gérer les problèmes de santé chronique tels que le diabète et l’hypertension.

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