Ce phénomène biologique dans le corps pourrait favoriser chez certaines personne l’apparition de la maladie d’Alzheimer

Une étude publiée le 15 novembre 2023, dans la revue médicale GLIA, suggère qu’une mutation génétique pourrait, chez certains sujets, accroître le risque de développer la maladie d’Alzheimer.
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La maladie d’Alzheimer (MA) est la pathologie neurologique la plus fréquente dans le monde, environ 25 millions de personnes seraient concernées. En France, avec 220 000 nouveaux cas par an, le nombre de malades devrait  doubler d’ici 2050 d’après l’Institut du Cerveau. A ce jour, aucun traitement n’existe pour soigner cette maladie dévastatrice.

La maladie d’Alzheimer se caractérise par une dégénérescence progressive des cellules neuronales conduisant à des pertes de mémoire, des troubles de l'exécution de gestes simples, de l'orientation dans le temps et l'espace ainsi que des fonctions cognitives.

Plus précisément, le cerveau de la maladie d’Alzheimer est caractérisé par une neurodégénérescence généralisée, une neuroinflammation et la présence d'agrégats de protéines caractéristiques composés principalement de protéine amyloïde-β (Aβ) ou de protéine tau hyperphosphorylée (plaques amyloïdes et enchevêtrements neurofibrillaires).

Une mutation génétique rare multiplie par 3 les risques de développer la maladie d’Alzheimer

Des chercheurs du Picower Institute for Learning and Memory du MIT ont découvert que la mutation d’une protéine, appelée microglie, présente dans les cellules immunitaires cerveau, accroît le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Il serait trois plus élevé. « Cette mutation TREM2 R47H/+ est un facteur de risque assez important pour la maladie d'Alzheimer », a déclaré l'auteur principal de l'étude Jay Penney, ancien postdoc dans le laboratoire du MIT du professeur Picower Li-Huei Tsai. 

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé des cellules souches dérivées de cellules de la peau, données par une femme en bonne santé de 75 ans. Dans certaines des cellules souches, les chercheurs ont utilisé l'édition du gène CRISPR (famille de séquences répétées dans l’ADN) pour insérer la mutation R47H/+ (mutation qui contribue au développement de la MA), puis ont cultivé des cellules souches éditées et non éditées pour devenir des microglies. « Cette stratégie leur a donné un approvisionnement en microglie mutée et en microglie saine, pour agir en tant que témoins expérimentaux, qui étaient par ailleurs génétiquement identiques », précise le communiqué publié suite à l’étude.

Ensuite, l'équipe a examiné comment l'hébergement de la mutation affectait l'expression de ses gènes par chaque lignée cellulaire. Plus de 1 000 différences ont été notées, mais les chercheurs ont notamment constaté que la microglie avec la mutation augmentait leur expression des gènes associés à l'inflammation et aux réponses immunitaires. Les chercheurs ont ensuite réalisé plusieurs autres expériences pour compléter leur découverte.

Une découverte supplémentaire pour comprendre les facteurs de risque du développement de la maladie d’Alzheimer

Les mécanismes d’apparition de la MA étant peu évidents à comprendre, les chercheurs ont bon espoir que leur découverte puisse contribuer à en savoir davantage sur la maladie afin de pouvoir développer un traitement efficace. « Nos résultats mettent en évidence de multiples effets de la mutation TREM2 R47H/+ susceptibles de sous-tendre son association avec le risque de la maladie d'Alzheimer et suggèrent de nouvelles pistes qui pourraient être exploitées pour une intervention thérapeutique », ont concluent les auteurs. 

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