Canicule : les leçons d'une crise

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 25/02/2004
Maj le
3 minutes
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Après le diagnostic, la mission d'information du Sénat formule ses recommandations concrètes dans une optique de prévention. « Il y a tout lieu de penser que les prochaines canicules, dont la fréquence devrait augmenter (…), se dérouleront encore la première quinzaine du mois d'août. »

Finies les accusations et la « chasse aux sorcières », il est temps de tirer les leçons de la canicule 2003. Dans son rapport du mois de février 2004, la mission d'information commune du Sénat formule sept propositions pour éviter la récidive d'une telle catastrophe sanitaire.

1) Développer la prévention en direction du grand public

Diffuser aux hôpitaux et maisons de retraite un protocole simple de prévention des risques d'hyperthermie et former les personnels en conséquence.Conduire une campagne de communication adaptée auprès du grand public, chaque été, sur les risques de la canicule. Climatiser une pièce, au minimum, par établissement accueillant des personnes âgées.

2) Renforcer le système d'alerte sanitaire

Faire passer des messages d'alerte, en utilisant tous les médias et notamment la télévision aux heures de grande écoute. Renforcer la permanence de garde à l'Institut de veille sanitaire et les moyens des cellules inter-régionales d'épidémiologie.Etendre le réseau électronique "DGS" et mettre en place un système d'alerte analogue entre la direction générale de l'action sociale et les 10.000 maisons de retraite.

3) Renforcer la coordination des acteurs au niveau local

Développer en cas de crise sanitaire le rôle coordonnateur du préfet, destinataire des informations fournies par les acteurs sanitaires et sociaux. Confier aux centres communaux d'action sociale, le recensement des personnes âgées fragiles, isolées ou dépendantes, ainsi que les lieux et bâtiments publics climatisés susceptibles de rester ouverts, hors des horaires normaux, en cas d'épisode caniculaire. Pérenniser le développement et s'assurer du financement des centres locaux d'information et de coordination (CLIC).

4) Développer la coordination des services au niveau national

Décloisonner les administrations centrales concernées par les situations de crise. Créer un conseil national interministériel de sécurité sanitaire.

5) Revoir l'intégration interne de l'hôpital

Désengorger les urgences en créant, dans l'enceinte de l'hôpital, des maisons de garde pour prendre en charge les cas relevant de la médecine de ville. Moduler l'application des 35 heures dans les hôpitaux et assouplir les règles internes de gestion des ressources humaines, pour permettre notamment des transferts temporaires de personnel entre services pendant les périodes de vacances.Créer des services de gériatrie dans tous les CHU, CHR et hôpitaux ayant un service d'urgence.Développer les structures de lits d'aval.Evaluer d'ici à trois ans le nouveau système de garde des médecins libéraux.

6) Tenir compte des enseignements de la canicule en matière de construction

Proscrire les grands espaces vitrés dans les maisons de retraite, écoles, maternités, hôpitaux et bâtiments publics.

7) Tirer les conséquences du vieillissement de la population française

Renforcer la médicalisation des maisons de retraite. Encourager le maintien à domicile des personnes âgées en poursuivant le développement des services de soins infirmiers à domicile.Etablir un bilan du système belge d'hébergement des personnes âgées.

Quels sont les attraits du système belge ?

Précisons que la Belgique accueille 2.500 retraités et 2.800 handicapés de nationalité française. L'attrait des Français pour les maisons de retraite belges proviendrait :

  • du nombre élevé de places disponibles (entre 1997 et 2002, 25.000 lits non médicalisés ont été convertis en lits médicalisés dans les maisons de retraites) ;
  • de la diversité des prises en charge (outre les maisons de repos pour personnes âgées et les maisons de repos et de soins, il existe en Belgique nombres d'autres institutions : maisons de soins psychiatriques, centres d'accueil de jour, centres de soins de jour, centres de court séjour, résidences services) ;
  • de l'accueil et des projets d'animation, dynamiques et adaptés ;
  • du ratio important de personnel auprès de chaque personne âgée ;
  • du plus faible coût de l'hébergement, même si certaines charges doivent être rajoutées (produits de toilette, lavage du linge…).

nationalité française. L'attrait des Français pour les maisons de retraite belges proviendrait :

Sources

Communiqué du Sénat, mission commune d'information : " La France et les Français face à la canicule : les leçons d'une crise ", 10 février 2004, www.senat.fr.

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