Cancer des poumons : faut-il dépister tous les fumeurs ?

Le facteur de risque majeur du cancer des poumons est le tabac, cela ne fait plus aucun doute. Alors pourquoi ne pas proposer un test de dépistage de ce cancer à tous les adultes grands fumeurs ? Ce n’est pas si simple, comme le démontrent les conclusions de la Haute autorité de santé (HAS) qui n’y sont pas favorables…

Scanner thoracique à faible dose : plus d’inconvénients que d’avantages

Certaines études indiquent que le scanner thoracique permet de détecter précocement, avant l’apparition de symptômes, des lésions tumorales des poumons. Encore faut-il, avant de recommander cet examen aux grands fumeurs, vérifier que les avantages sont supérieurs aux inconvénients et qu’il existe bien une réduction de la mortalité par cancer des poumons. Pour en apporter les preuves, la HAS a entrepris une évaluation dont les résultats viennent d’être publiés dans un rapport. Ceux-ci ne sont pas favorables à la mise en œuvre systématique du scanner thoracique, même à faible dose, réduisant au strict nécessaire la dose de rayons X. Non seulement la diminution de la mortalité n’est pas établie, mais en plus les expositions répétées aux rayons X présentent plus d’inconvénients que de bénéfices, notamment « en termes de risque de cancers radio-induits ». En effet, en cas de résultat négatif, le scanner doit être répété chez les sujets à risque selon une fréquence et une durée définies. Et inversement, un résultat de dépistage positif, suggérant l’existence d’une lésion pulmonaire cancéreuse, des examens complémentaires s’imposent pour confirmer ou non le diagnostic, avec risque de faux positifs menant alors à des traitements inutiles.

Dépistage du cancer des poumons : que retenir en pratique ?

Le scanner thoracique à faible dose ne peut pas en l’état actuel des connaissances être proposé de façon systématique aux personnes à risque de cancer broncho-pulmonaire asymptomatiques.

Le cancer des poumons : 2e cancer et 3e cancer le plus fréquent respectivement chez l’homme et la femme (30.400 cas et 14.820 cas en 2015) ; 1er et 2e cancer le plus meurtrier respectivement chez l’homme et la femme (21.000 décès et 9.500 décès en 2015).

Outre l’arrêt du tabac, on recommande aux grands fumeurs ou ex-grands fumeurs, de repérer les premiers signes cliniques qui peuvent éventuellement justifier des explorations de dépistage complémentaires : toux matinale, crachats, essoufflements, modification de la voix, douleur thoracique, altération de l’état général, œdème à la base du cou, maladie thromboembolique veineuse sans circonstance favorisante, etc. À noter que certains de ces symptômes peuvent aussi évoquer d’autres pathologies comme une BPCO, une tuberculose ou une pneumonie qu’il faudra explorer.

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Source : Rapport d’orientation de la HAS, Pertinence du dépistage du cancer broncho-pulmonaire en France - Point de situation sur les données disponibles - Analyse critique des études contrôlées randomisées, 20 janvier 2016.