Cancer du sein : octobre sera rose pour toutes les femmes

Publié par Sam Cardinal
le 12/10/2009
Maj le
4 minutes
Autre
Au cours de ce nouveau mois rose, le message à délivrer tient en quelques mots "cancer du sein, faites-vous dépister".

Le cancer du sein : les chiffres

Les chiffres parlent d'eux-mêmes, un million de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année dans le monde. La mortalité reste importante avec plus de 400 000 décès, mais ce chiffre cache de terribles inégalités. En effet, dans les pays les plus développés, où la prise en charge est efficace et rapide le taux de guérisons cliniques dépasse désormais 85 %. En France, ce sont 40 000 cas nouveaux et 10 000 décès par an, Ce chiffre est beaucoup trop important quand on sait les progrès de la médecine dans ce domaine. Il faut que le dépistage du cancer du sein soit systématique, il n'est pas encore ancré dans les mentalités. Il faut se faire dépister tôt pour limiter les traitements lourds et surtout augmenter les chances de guérison.

Cancer du sein : Tout miser sur le dépistage (mammographie) !

Selon le professeur Sader, le dépistage systématique est une des priorités : 'C'est le seul moyen de découvrir précocement la tumeur, de faire bénéficier les patientes de traitements moins lourds et d'obtenir dans la majorité des cas, 84 % de guérisons, tous stades de la maladie confondus.' Il précise également que le nombre de cas recensés a doublé, mais que heureusement, le nombre de décès n'a pas suivi cette progression du fait de l'excellence de la prise en charge. Le but à atteindre est de réduire de façon drastique le nombre des victimes du cancer du sein, de 20 à 30 %, mais pour cela nous avons besoin de l'adhésion de la population. Le dépistage précoce n'est pas encore entré dans les mentalités. 'On consulte encore trop souvent quand on a mal et que la maladie est avérée.' Un dépistage organisé est proposé aux femmes de 50 à 74 ans, il est gratuit et précise encore le professeur Sader : 'De très haut niveau, une double lecture des résultats est obligatoire, un troisième avis peut-être demandé si cela est nécessaire.'

Encore trop peu de volontaires à la mammographie de dépistage du cancer du sein

Pour rappel, ce programme permet aux femmes de 50 à 74 ans de bénéficier, tous les deux ans, d'une mammographie de dépistage prise en charge à 100 % par l'Assurance-maladie. L'InVS (institut de veille sanitaire) communique les résultats liés au dépistage organisé du cancer du sein en France. Le taux de participation est passé de 49,7 % de la population ciblée en 2006 à 53 % en 2009, ce taux est encore insuffisant pour réduire de façon significative la mortalité par cancer du sein en France. Si 7 femmes sur 10 participaient à ce dépistage, les experts de santé publique estiment que l'on aurait une réduction de mortalité, liée à cette maladie, de l'ordre de 25 %. En 2006, 2007 et 2008, seul le département de la Haute-Vienne a dépassé le seuil fatidique des 70 %. Il ressort des statistiques que l'Ile de France et la Corse ne dépassent pas les 40 % de participantes volontaires !

Des espoirs thérapeutiques

La prévention est une chose à ne pas négliger, la recherche fondamentale et les progrès de la médecine en sont une autre. De ce côté, fort heureusement, on progresse. Outre la chirurgie, la chimiothérapie a fait des progrès considérables en 15 ans. L'introduction au début des années 90 du Taxotère, un médicament qui bloque la multiplication cellulaire a marqué un premier progrès spectaculaire. Mais l'arrivée récente des thérapies ciblées présentées au 43e congrès de l'American Society of Clinical Oncology a marqué une nouvelle révolution. Comme leur nom l'indique, elles s'attaquent à des cibles étroites, les cellules malignes pour les détruire, ou de l'un de leurs sites récepteurs. Le mécanisme induit par les thérapies ciblées peut amener les cellules malignes à se détruire en rétablissant le mécanisme de mort cellulaire (l'apoptose) ou encore de les affamer en les empêchant de provoquer la formation de vaisseaux sanguins, indispensables à leur survie, c'est le contrôle de la néo-angiogénèse. Une autre arme efficace est l'utilisation des anticorps monoclonaux, qui se fixent sur les cellules tumorales et les empêchent de provoquer la formation de métastases. Aujourd'hui, les traitements reposent sur des combinaisons complexes associant plusieurs de ces armes. Le professeur Xavier Pivot, du C.H.U. de Besançon, estime 'qu'avec des traitements bien conduits, nous obtenons aujourd'hui 80 % de guérisons vraies, alors qu'avec les traitements locaux du cancer, on ne dépassait pas 20 % de survie sur cinq ans à cause des métastases'.

Une prévention... alimentaire !

Une étude de l'INSERM et de l'institut Gustave Roussy, fait apparaître que les femmes ayant des taux élevés d'acides gras trans avaient un risque de cancer du sein presque doublé par rapport aux femmes ayant le taux le plus bas. À ce stade, les auteurs de la publication recommandent 'une diminution de la consommation de produits manufacturés, viennoiseries, biscuits, chips, margarines et certaines huiles contenant des acides gras-trans d'origine industrielle'. En revanche, inutile de se jeter sur les oméga 3, ils n'auraient aucun effet protecteur prouvé contre ce type de cancer.

Palpez-vous les seins !

Beaucoup de médecins regrettent que pas assez de femmes ne sachent palper leurs seins elles-mêmes. Pourtant, la connaissance de son corps peut être une arme de prévention efficace et permet d'exercer une surveillance rapprochée et constante en dehors des mammographies. Parlez-en à votre gynécologue.

Sources

Côté santé

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