Cancer du sein : il est plus fréquent dans les zones urbaines
“Le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Son incidence et sa mortalité diminuent toutefois d’année en année. Dans la majorité des cas, son développement prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Dépisté tôt, c’est un cancer de bon pronostic, dont le taux de survie reste stable (87%)”, explique l’Institut national du cancer.
Zones urbanisées : elles comptent plus de cancers du sein que les zones rurales
D’après une étude publiée le 20 novembre 2023 dans la revue scientifique Scientific Reports par ailleurs, le cancer du sein est plus fréquent dans les zones les plus urbanisées que dans les zones rurales. Cette étude a été réalisée dans l’État américain de Caroline du Nord. D’après les chercheurs, les cancers concernés sont surtout ceux diagnostiqués à un stade précoce.
Ces résultats servent de modèle pour estimer l’impact d’une mauvaise qualité de l’environnement sur les différents stades du cancer du sein. La Caroline du Nord est en ce sens un bon exemple, puisque sa population compte 10 millions de personnes, éparpillées sur plus de 100 départements ruraux et urbains, avec des conditions de vie variées.
“Les contaminants environnementaux individuels sont depuis longtemps associés au cancer du sein, mais nous comprenons mal comment de multiples expositions peuvent affecter cette maladie de manière simultanée”, explique l’autrice principale de l’étude, la chercheuse dans les traitements contre le cancer Gayathri Devi.
Elle poursuit : “Notre étude analyse l’incidence du cancer du sein dans le contexte de l’Environmental Quality Index - une évaluation département par département de la qualité de l’air, de l’eau, de la terre, des constructions, et de l’environnement socio-démographique. Ce type d’analyse de données nous permet d’avoir un regard plus précis sur des facteurs environnementaux plus larges et sur des questions de santé.”
Mauvaise qualité de l’environnement : elle provoque des cancers du sein
Dans les départements dont la qualité environnementale était pauvre, l’incidence totale du cancer du sein était supérieure de 10,82 cas pour 100 000 personnes. Cette association était plus prononcée pour les cancers du sein localisés.
Les chercheurs ont également découvert que les effets des expositions à des environnements nocifs - notamment dans les départements avec des sols de mauvaise qualité, surtout dans les zones urbaines - étaient associés à des taux plus importants d’incidence totale de cancer du sein. Les expositions analysées étaient celles aux pesticides, aux émanations toxiques des usines, ainsi qu’aux émanations des fermes et des élevages.
Cancer du sein : mieux soigner les communautés vulnérables
“Nos analyses indiquent des associations significatives entre la qualité de l’environnement et l’incidence du cancer du sein, qui diffère selon le stade du cancer et l’urbanisation. Nous avons identifié un besoin critique d’évaluer les expositions environnementales cumulées dans le contexte des stades du cancer. Cela nous donne le potentiel de développer des mesures pour réduire l’incidence de la maladie dans les communautés vulnérables”, conclut la professeure Gayathri Devi.
Devant la fréquence et la gravité de cette pathologie, il est essentiel de se faire dépister. Le cancer du sein survient plus souvent après 50 ans, mais il peut survenir plus tôt pour les formes familiales. Aussi, à tout âge, il est utile pour une personne assignée femme de s’auto-palper afin de repérer d’éventuels signes avant-coureurs.