Cancer du col de l'utérus : faites-vous dépister régulièrement !

Chaque année dans le monde, 900.000 femmes sont touchées par un cancer du col de l'utérus. En France, on enregistre annuellement 3.400 nouveaux cas et 1.000 décès Sachant qu'aujourd'hui on sait dépister le papillomavirus et qu'un traitement entrepris précocement permet de guérir de ce cancer, ces chiffres semblent incompréhensibles.
Frottis et test HPV
Le frottis est l'examen clé pour dépister le Papillomavirus (HPV). Mais sa fiabilité n'est que de 80%. C'est pourquoi un test HPV a été mis au point, dont la fiabilité est comprise entre 90 et 95%. Ainsi, en associant ces deux examens, l'efficacité de dépistage atteint les 100%.Si le frottis ne révèle pas la présence de l'HPV mais détecte des anomalies précancéreuses, même minimes, le test HPV, lui, a l'avantage de détecter le virus avant même que des anomalies n'apparaissent. Malheureusement, 40% des femmes ne réalisent pas régulièrement ces deux examens. C'est ainsi que 70% des cancers invasifs surviennent dans cette population. Et pourtant, depuis le début de l'année, le test HPV est remboursé par la sécurité sociale en cas de frottis ayant détecté des anomalies débutantes.
Faut-il instaurer un dépistage systématique ?
Le débat actuel porte sur l'instauration d'un dépistage systématique. On peut imaginer à la clé, l'éradication du cancer du col de l'utérus à HPV. Reste à définir la régularité à laquelle doit être réalisé le dépistage et les populations à risque élevé. Mais il faut également tenir compte de l'impact psychologique que représente un test HPV positif Et un test HPV positif ne signifie pas que vous allez forcément développer un cancer du col de l'utérus !
Un cancer qui se développe lentement
Il faut savoir que si 70 à 80% des femmes entre 15 et 65 ans sont couramment infectées au cours de leur vie sexuelle, il ne s'agit souvent que d'une infection transitoire ne durant que quelques mois, c'est-à-dire que l'infection régresse spontanément sans provoquer de lésion. Avant l'âge de 30 ans, c'est le cas le plus fréquent.Cependant, 15% des femmes développent une infection permanente, ce qui augmente considérablement le risque de développer une lésion précancéreuse du col de l'utérus. Mais seulement 5% de ces lésions développent un cancer. C'est pourquoi il est primordial de détecter précocement ces lésions, de les surveiller et le cas échéant de les traiter au stade pré-cancéreux. Le cancer du col utérin se développe lentement. Il apparaît généralement 10 à 15 ans après l'infection initiale par le HPV et seulement si l'infection persiste durant cette période de temps.