Cancer de la prostate : le point sur le dépistage et le traitement

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 14/10/2013
Maj le
4 minutes
homme senior contemplatif à la recherche
Istock
Le cancer de la prostate est un cancer fréquent, mais rare avant 55 ans.Il a la particularité d’évoluer lentement et de ne pas entraîner de signes cliniques, caractéristiques dont l’on doit tenir compte en termes de dépistage et de traitement.Cancer de la prostate : le point sur ce cancer de l’homme âgé.

Cancer de la prostate : le cancer le plus fréquent chez l’homme

Près de 70 % des cancers de la prostate surviennent après 65 ans et en 2011, plus de 3 décès par cancer de la prostate sur 4 concernaient des hommes de 75 ans et plus.

Avec 71.000 nouveaux cas estimés en 2011 par l’Institut national du cancer (INCa), le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, loin devant le cancer du poumon (27.500) et le cancer colorectal (21.500).

Mais en termes de mortalité, il se situe au 3e rang des décès par cancer (8.700 décès par an), derrière le cancer colorectal (9.200 décès) et loin derrière le cancer du poumon (21.000 décès).

Le point sur le dépistage du cancer de la prostate

Toucher rectal et dosage PSA

Le dépistage du cancer de la prostate repose sur le toucher rectal et sur le dosage des PSA. Les PSA, ou antigènes prostatiques spécifiques, sont libérés dans le sang par la prostate.

Plusieurs facteurs peuvent conduire à une augmentation des PSA, comme l’âge, une infection de la prostate ou la présence de cellules cancéreuses.

Les examens complémentaires

En cas de suspicion de cancer, une biopsie ou des examens d’imagerie peuvent être prescrits pour confirmer la présence de cellules cancéreuses, évaluer l’extension de la maladie (stade), son degré d’agressivité et proposer une surveillance active ou un traitement adapté, selon l’état de santé du patient, son âge et les éventuelles contre-indications aux traitements.

Le dépistage systématique n’est pas recommandé par les autorités de santé

Un avis de la Haute autorité de santé publié en 2012

Après avoir examiné la littérature sur le sujet, les rapports et recommandations des sociétés savantes et organismes d’évaluation en santé au niveau national et international, la Haute autorité de santé (HAS) a conclu, selon un avis publié en 2012, qu’il n’y avait pas de preuve suffisante pour justifier la mise en place d’un dépistage organisé dans la population générale, même chez les sujets à risque.

En effet, « il n’y a pas d’études démontrant l’efficacité du dépistage en termes de diminution de la mortalité dans une population d’hommes considérés comme plus à risque. Parallèlement, les hommes s’exposent aux inconvénients et risques du dosage sanguin du PSA (possibilité de faux positifs notamment) puis à ceux des biopsies de confirmation diagnostique (perte de sang dans les urines et le sperme, risque d’infections, de rétention urinaire, possibilité de faux négatifs) et enfin aux conséquences physiques et psychologiques liées aux traitements (troubles sexuels, urinaires, digestifs) ».

Informer les patients des avantages et des conséquences

La HAS insiste donc sur l’importance de fournir une information complète aux hommes envisageant de se faire dépister, afin qu’ils puissent faire leur choix en connaissance de cause, notamment en termes d’avantages et de conséquences éventuelles.

Le dépistage du cancer de la prostate est donc aujourd’hui individuel, personnalisé, et donc à définir en collaboration avec son médecin.

Le traitement du cancer de la prostate

Sachant que ce cancer évolue lentement, le plus souvent sans entraîner de symptômes, une surveillance active peut être proposée (consultation, biopsie, scanner, IRM…) et le traitement différé.

À défaut, les traitements pouvant être entrepris visent à traiter les symptômes pour garantir une meilleure qualité de vie, à contenir l’évolution du cancer ou à le guérir en détruisant la tumeur.

La chirurgie du cancer de la prostate

La chirurgie ou prostatectomie consiste en une ablation de la prostate.

La radiothérapie

La radiothérapie, externe ou curiethérapie, vise à détruire les cellules cancéreuses à l’aide de rayons préservant au maximum les tissus sains avoisinants.

La curiethérapie consiste à mettre en place, à l’intérieur de la prostate, des sources radioactives (grains, fils, microsources) qui émettent des rayonnements détruisant les cellules cancéreuses.

L’hormonothérapie

L’hormonothérapie peut être employée seule ou en complément de la chirurgie ou de la radiothérapie.

Elle utilise des médicaments pour freiner ou stopper le développement cancéreux.

Tous ces traitements peuvent entraîner des effets indésirables, notamment des troubles urinaires et sexuels, dont les patients sont informés au préalable.

Globale, la prise en charge peut nécessiter des soins complémentaires pour traiter la douleur, la fatigue, les troubles alimentaires, psychologiques, etc., en faisant appel à divers spécialistes (diététicien, psychologue, spécialiste de la douleur…).

Sources

HAS, 4 avril 2012, www.has-sante.fr. Questions / Réponses de la HAS, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/questions_reponses_depistage_du_cancer_de_la_prostate_vdef.pdf.  Guide patient, « La prise en charge du cancer de la prostate », juin 2010.

Partager :