Burn-out : première mesure objective

Diagnostiquer le burn-out
Les personnes qui souffrent de burn-out sont épuisées à la fois émotionnellement et physiquement. En cause: généralement une surcharge de travail qui perdure depuis de nombreuses années.
Il était jusqu'ici difficile de poser le diagnostic de burn-out, parce que ses symptômes présentent pas mal de similitudes avec ceux de la dépression ou de la fatigue
chronique. Des chercheurs du Donders Institute for Brain Cognition and Behaviour et du Behavioural Science Institute (Radboud Universiteit Nijmegen) viennent toutefois d'annoncer qu'ils ont mis au point un test objectif permettant pour la première fois de poser avec certitude le diagnostic de burn-out.
Deux études sur le burn-out
Au cours de deux tests, l'activité cérébrale de treize patients en burn-out a été comparée aux données d'un nombre identique de sujets sains. Dans le cadre de la première étude, à l'aide de tests EEG (électro-encéphalogrammes), les chercheurs ont observé que les patients en burn-out étaient moins disposés ou moins capables dans un moment de détente de faire des efforts mentaux.
Dans le cadre du second test, les scientifiques ont demandé aux sujets d'actionner un bouton chaque fois qu'ils repéraient une tonalité différente dans une série. Après un certain temps, les sujets sains se sont "mis en pilote automatique". Les patients en burn-out ont, quant à eux, continué à traiter "consciemment" les stimuli, ce qui leur demandait aussi un plus grand effort mental. Leur réaction était aussi moins marquée quand ils repéraient la tonalité différente.
Un diagnostic objectif du burnout, enfin !
La combinaison des modifications d'EEG observées est apparue comme étant unique au burn-out. Les paramètres mesurés diffèrent en effet nettement des résultats obtenus avec des patients dépressifs ou atteints de fatigue chronique. Comme il est désormais possible de diagnostiquer objectivement le burn-out, les scientifiques néerlandais espèrent que ce syndrome d'épuisement va dorénavant faire l'objet d'une plus grande reconnaissance en tant que maladie sur le plan international. Le burn-out n'est en effet pas reconnu en tant que tel pour l'instant.
En outre, cette nouvelle technique devrait permettre une meilleure compréhension du burn-out, avec - en corollaire - l'administration d'un traitement plus ciblé et plus rapide. Même si les chercheurs concèdent qu'il faut d'autres études indépendantes sur de plus grands groupes de patients pour confirmer les résultats.
Sources
Gilles van Luijtelaar, Marc Verbraak, Martijn van den Bunt, Ger Keijsers, Martijn Arns. EEG Findings in Burnout Patients. The Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences, 22:208-217, Spring 2010.