Bilan infectieux des maladies sexuellement transmissibles (MST)

Publié par Dr Catherine Feldman
le 8/06/2001
le
3 minutes

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MST - Maladie sexuellement transmissible

Qu'est-ce qu'une maladie sexuellement transmissible ?

Les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont des maladies infectieuses provoquées, par des bactéries (gonocoques, tréponèmes,…), des virus (hépatite B, herpès virus, cytomégalovirus, VIH,…), des champignons (candida albicans,…) ou des parasites (chlamydia, trichomonas,…).Les symptômes du MST sont très variables : la présence du virus dans le sang, par exemple du VIH, peut longtemps passer inaperçue. Parfois, les manifestations cliniques sont plus bruyantes. Les symptômes peuvent être locaux, (écoulement urétral chez l'homme, écoulement ou brûlure vaginal chez la femme) ou généraux, en cas d'infection généralisée de l'organisme (au cours de la syphilis par exemple).

Pourquoi un bilan d'une maladie sexuellement transmissible ?

Le bilan d'une maladie sexuellement transmissible (MST) a surtout pour vocation de permettre de retrouver le germe en cause. Deux types d'examens sont utiles.

  • Les examens microbiologiques : ils consistent en une recherche du germe à partir d'une observation et d'une mise en culture de prélèvements locaux.
  • Les examens sérologiques : ils recherchent la présence d'anticorps spécifiques dans le sang, témoignant d'un contact de l'organisme avec un germe donné (sérologies : les principes).
Le contexte de la recherche d'une MST est variable

:

  • Dépistage systématique chez un adulte ou un adolescent : les examens peuvent dans ce contexte être réalisés gratuitement dans des CDAG ou Centres de Dépistage Anonymes et Gratuits.
  • Présence de symptômes locaux ou généraux évocateurs d'une MST.
  • Partenaires présentant une MST.
  • Contrôle systématique avant un don de sang.
  • Contrôle avant une intervention chirurgicale.

Quels sont les examens demandés pour un bilan d'une maladie sexuellement transmissible ?

Le choix des examens prescrits dépend du contexte. Toutes les recherches ne sont pas réalisées dans le même temps.A titre systématique, en l'absence de tout symptôme particulier, ce sont les sérologies du VIH et de l'hépatite B qui sont le plus souvent contrôlées.Les diagnostiques sérologiques

  • Sérologie de la syphilis : test de dépistage (TPHA, VDRL) et tests spécifiques (FTA-ABS, Nelson, Elisa). La syphilis est une maladie sexuellement transmissible d'évolution lente, due à une bactérie Treponema pallidum. Bénigne lorsqu'elle est traitée précocément, elle peut devenir grave lorsqu'elle est méconnue, traitée tardivement ou insuffisamment.
  • Sérologie VIH : en l'absence d'infection par le VIH, la sérologie est négative. En cas d'infection, elle se positive, en moyenne, au bout de 6 à 8 semaines après la date de la contamination (dépistage du VIH).
  • Sérologie de l'hépatite B : antigénémie HBs. La présence de l'antigène HBs dans le sang affirme l'infection par le VHB. Il est détectable 1 à 3 mois après le premier contact avec l'agent infectant et son élévation précède toujours l'apparition des manifestations cliniques et biologiques de l'hépatite B. Il persiste en moyenne 1 à 2 mois (bilan biologique d'une hépatite B).
  • Sérologies Chlamydia : Mycoplasma hominis ou Ureaplasma urealyticum sont deux variétés de Chlamydia qui peuvent être responsables d'infections profondes de voies urinaires et/ou génitales.
  • Sérologies du virus de l'herpès : le virus HSV 2 peut être responsable d'infections génitales. Une sérologie négative n'exclue pas le diagnostic d'infection au virus de l'herpes car la fiabilité de ce dosage n'est pas parfaite.
Les prélèvements locaux pour une étude microbiologique
  • Chez la femme, un prélèvement vaginal. Les bactéries sexuellement transmissibles responsables d'infections sexuellement transmissibles sont essentiellement Neisseria gonorrheae ou gonocoque, les chlamydiae et les mycoplasmes.
  • Chez l'homme, un prélèvement urétral. Les bactéries responsables d'infections sexuellement transmissibles sont essentiellement Neisseria gonorrheae ou gonocoques, les chlamydiae et les mycoplasmes.
  • Pour le diagnostic d'une infection herpétique ou d'une récidive d'une telle infection, la culture du virus est la méthode de choix. Elle consiste à recueillir par grattage quelques cellules, lorsque des lésions vésiculaires évocatrices d'herpès sont présentes, puis à observer au microscope un effet caractéristique, « l'effet cytopathogène ».
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