BCG et bécégites : une vaccination très délicate

Le BCG est très délicat à réaliser
Le BCG nécessite un mode d'injection particulier. Alors que la plupart des vaccins s'injectent directement dans le muscle ou en sous-cutané en piquant à travers la peau, le BCG se réalise en intradermique, c'est-à-dire qu'il est injecté dans la peau. Si cet acte n'est pas bien réalisé, le vaccin pénètre plus profondément et peut provoquer des effets secondaires (bécégite).
Ce problème avait été résolu grâce à la mise au point d'un second vaccin, le Monovax®, qui en utilisant une bague, permet une injection intradermique beaucoup plus facile.
Seulement voilà, ce vaccin n'est plus commercialisé depuis un an environ, ne laissant plus d'autre alternative aux médecins que de recourir à l'ancien vaccin dont l'injection est très délicate, notamment sur des nourrissons difficiles à immobiliser.
C'est ainsi que les professionnels de santé amenés à pratiquer cette vaccination, obligatoire chez tous les enfants pour l'entrée en collectivité, ont fait part de leur appréhension quant à la difficulté technique de l'ancien BCG.
Epidémie de bécégites avec l'ancien vaccin BCG
Et les effets indésirables ne se sont pas fait attendre. Rien qu'à Nantes durant l'été 2006, 19 cas de bécégites ont été signalés. Les bécégites désignent une tuméfaction plus ou moins étendue qui se manifeste lorsque le point d'injection intradermique du BCG n'est pas strictement respecté. Si cet effet secondaire a été mineur dans plus de la moitié des cas, trois cas ont nécessité un traitement par antibiotiques et trois autres ont exigé une ponction. Six mois après l'incident, toutes les bécégites signalées avaient régressé, mais elles ont laissé une cicatrice plus ou moins prononcée.
Fin de l'obligation vaccinale contre la tuberculose par le BCG
De tels effets indésirables confortent la décision de lever l'obligation vaccinale par le BCG. En effet, en l'absence du vaccin Monovax®, le rapport bénéfice/risque n'est plus favorable à la vaccination systématique des nourrissons et des jeunes enfants.
Elle restera cependant recommandée au cours du premier mois de vie chez les enfants à risque d'exposition élevée :
- l'un des parents est originaire d'un pays à forte endémie,
- antécédents familiaux de tuberculose,
- conditions socio-économiques défavorables ou précaires,
- mauvais suivi de grossesse,
- conditions de logement (surpopulation, promiscuité ),
- département à forte incidence. Et aussi aux populations les plus exposées : les professionnels de santé, les personnels pénitentiaires, les membres des associations humanitaires, les services sociaux, les policiers, les expatriés, etc.