Autorité des parents : idées reçues à revoir

Il ne faut jamais embrasser un enfant après l'avoir puni
FAUX. Quand on punit un enfant, il est important de bien faire la distinction entre l'action répréhensible et la personne. Le chantage ou les sanctions affectives sont donc à bannir : c'est l'acte qui doit être sanctionné, pas l'enfant et encore moins l'amour qu'on lui porte.
La punition n'a pas besoin d'être immédiate pour être efficace
FAUX. Punir un enfant le soir pour une faute commise le midi (attends que papa rentre il va te gronder durement, etc.) fait perdre à la sanction tout son sens. Pour que l'interdit soit compris de l'enfant et que le lien de cause à effet se dessine à lui de manière logique, la punition doit être proportionnelle à la faute commise et mise en place dès l'instant où l'enfant persiste dans son comportement opposant.
Menacer évite de punir
FAUX. Les menaces qui ne sont pas suivies d'effet constituent une stratégie éducative très inefficace. Elles remettent en question la crédibilité parentale et pousseront l'enfant à perdurer dans son comportement opposant. Quand sa mère lui dit stop (d'un ton résolu et déterminé), il doit comprendre qu'il s'agit là d'un ultimatum avant la sanction. Idéalement, une menace ne doit pas être énoncée plus de deux fois avant d'être appliquée.
Quand il a tort, un parent ne doit pas s'excuser
FAUX. Punir Théo alors que Pierre était le coupable, gronder Chloé pour une faute qu'elle n'a pas vraiment commise Chaque parent a le droit à l'erreur, cela fait partie du jeu de l'éducation. Mais chaque enfant a aussi le droit au respect. Refuser de s'excuser quand on a tort, c'est faire preuve d'autoritarisme, pas d'autorité. C'est accabler l'enfant d'une exigence excessive. C'est risquer de l'enfermer dans ce que Freud nommait « l'illusion de la toute-puissance parentale » qui induit, à long terme, des attitudes de défense, de soumission et/ou de révolte.
Il faut récompenser son enfant dès qu'il obéit
FAUX. Dans son livre « Éduquer sans punir », Thomas Gordon remarque que les trois récompenses les plus courantes et qui plaisent le plus aux enfants sont « inviter un copain à venir dormir à la maison, acheter un jouet, acheter un nouvel habit ». La récompense est une conséquence positive engendrée par les parents suite à un comportement de l'enfant qu'ils souhaitent voir se développer. Elle représente donc en ce sens un outil efficace pour inculquer de bonnes habitudes.Reste qu'à l'instar de tout outil éducatif, elle perd de sa force dès qu'elle devient trop systématique et/ou trop prévisible. En somme, quand un comportement est considéré comme acquis, il n'est plus nécessaire de récompenser l'enfant, qui doit aussi apprendre à agir par et pour lui-même et non par et pour ce que papa et maman vont lui offrir.
Il ne faut pas faire de chantage à un enfant
FAUX. Ici, tout est une histoire de mots, de vocabulaires : plus que chantage, il est possible de parler d'accord ou de contrat entre l'enfant - qui prend un engagement - et les parents - qui promettent quelque chose en retour - généralement une récompense. En réalité, à partir du moment où elle ne tourne pas au chantage affectif, cette méthode peut motiver un enfant : quand tu auras rangé ta chambre, maman te « Cette motivation externe, artificielle, explique Louise Delheim, thérapeute, prendra ainsi le relais de l'absence de motivation interne, le temps nécessaire, et servira alors de renforcement positif. »
L'autorité n'a pas besoin d'explications
FAUX. Comment un enfant peut-il comprendre le sens d'un interdit si ses parents ne lui en expliquent pas, préalablement, les raisons ? Bien sûr, un enfant ne renoncera pas à s'amuser dans les escaliers parce que ses parents lui auront expliqué les dangers d'une éventuelle chute. Mais si être capable d'exiger, d'interdire ou de gronder est nécessaire, savoir expliquer à l'enfant le pourquoi de la limite imposée est fondamental pour qu'il l'intègre.