L’autisme aujourd’hui : améliorer le dépistage pour mieux soigner

Après avoir été longtemps assimilé à une pathologie mentale, l’autisme est aujourd’hui considéré comme un trouble neuro-développemental. La journée nationale de sensibilisation du 2 avril est l’occasion de rappeler que cette maladie, qui affecte les capacités de communication verbales et sociales, est toujours mal prise en charge en France.
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Dépistage de l’autisme : un diagnostic trop tardif

Actuellement, le diagnostic de l’autisme est plutôt posé vers 4 à 5 ans en France. Associations et familles réclament qu’il soit réalisé plus précocement depuis des années. Dans un rapport daté du 8 mars dernier, l’Académie de médecine en fait aussi une de ses recommandations.

Dr Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital Robert Debré à Paris : « L’idéal est de faire le diagnostic entre 2 et 3 ans. Avant, c’est un peu tôt : quand l’enfant a un tableau typique, ce n’est pas difficile mais, à 18 ou 20 mois, un enfant peut présenter des signes proches de l’autisme sans forcément que ce soit cela. Il faut faire attention au dépistage de particularités comme aux États-Unis où il y a une surestimation de la maladie ».

En France, la prévalence de l’autisme est d’environ 1% (dix fois plus qu’il y a cent ans) et touche 4 garçons pour 1 fille.

Soigner l’autisme : mieux former les soignants

Si certains enfants présentent des signes d’alerte dès la naissance, les symptômes de l’autisme se révèlent en moyenne autour de 15 mois. Difficultés à regarder dans les yeux, parler, sourire, s’intéresser à l’environnement, répondre à son prénom, jouer avec les autres, pointer un objet du doigt... Les parents repèrent souvent que quelque chose ne va pas mais faute de formation, les soignants passent parfois à côté du diagnostic.

Dr Delorme : « Il faut avoir un bon généraliste ou un bon pédiatre, connaître les réseaux de soins pour orienter les patients et les familles vers des consultations spécialisées, ce n’est pas suffisamment le cas aujourd’hui. Il y a encore une tendance à banaliser les symptômes et à se dire qu’on attend pour voir comment ça évolue». La mise en œuvre d’un parcours thérapeutique approprié est pourtant cruciale pour conditionner l’évolution des troubles.

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Source :
 
- Entretien avec le Dr Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital Robert Debré ; avec le Dr Bruno Falissard, directeur de recherche à l’Inserm et président de l’Association mondiale de pédopsychiatrie ; et avec Laurent Mottron, de l’université de psychiatrie du Québec.
- Session de l’Académie de médecine : «  L’autisme : aux confins de la psychiatrie du développement et de la neurologie, évolution des modèles et des pratiques », 8 mars 2016, Paris.
- SOS Autisme : http://sosautismefrance.fr/