Arrêter la cigarette : une triple dépendance ?

Une méthode pour arrêter de fumer ?
Une méthode universelle pour arrêter la cigarette ? L’idée est belle et séduit de nombreux fumeurs mais reste malheureusement utopique. "Certaines lignes directrices existent bien sûr mais il faut avant tout mieux connaître sa consommation de tabac et sa dépendance à la cigarette ", explique Régine Colot, tabacologue à TabacStop, un projet de la Fondation contre le Cancer.
Une triple dépendance à la cigarette
Il existe 3 types de dépendance à la cigarette :
- La dépendance physique. Elle résulte de l’accoutumance du cerveau à la nicotine et se matérialise par des symptômes de manque en cas de sevrage, des troubles de l’humeur notamment (nervosité, irritabilité, déprime).
- La dépendance psychologique. Le fait de fumer permet souvent de combler des manques dans la vie du fumeur : remède à la solitude et à l’ennui, besoin de plaisir immédiat, etc.
- La dépendance comportementale. Elle est le résultat d’un "conditionnement". L’action de fumer est en effet souvent liée à un endroit ou à une situation particulière : au volant, après le repas… Dès que la situation se présente, l’envie de fumer réapparaît.
Evaluer sa dépendance au tabac
Le but est donc de se poser une question en apparence simple : pourquoi fume-t-on ? "Les 3 dépendances sont généralement présentes conjointement à des degrés divers", explique Régine Colot. "Certaines personnes ont plutôt tendance à fumer en fonction des circonstances, d’autres souffrent plus du manque physique." Bien connaître sa dépendance permet donc d’avoir une approche plus concrète et personnalisée. Tenir un journal peut d’ailleurs être utile à cet effet.
Mettre en place des stratégies
En ce qui concerne la dépendance physique, le recours aux substituts nicotiniques reste très efficace – si les dosages et la durée de traitement sont respectés. Pour les dépendances psychologiques et comportementales, l’approche doit être personnalisée. Après avoir mis à jour les situations à risque, l’étape suivante consiste à mettre en place des stratégies qui visent à éviter au maximum les tentations. Quelques exemples :
- Pour les fumeurs qui ont besoin de reproduire le geste de fumer, un inhaleur vendu en pharmacie permet de conserver la gestuelle tout en inhalant une dose de nicotine.
- Pour ceux qui fument après avoir mangé, quitter la table directement après le repas permet de ne pas laisser l’envie s’installer.
- Une personne qui fume pour passer le temps peut essayer de s’occuper, tout simplement. Vous ne savez que faire ? Pourquoi ne pas en profiter pour déterrer de vieux rêves ? Apprendre la musique, (re)prendre le pinceau ou la plume…
- Vous fumez systématiquement au volant ? Allumez la radio, sifflez, chantez… En bref, occupez-vous l’esprit !
Pour une prise en charge globale : faites-vous aider
Pour vous aider à faire le point et à arrêter, les conseils d’un professionnel sont toujours utiles ! Vous pourrez trouver de l’aide, un soutien psychologique ou encore l’adresse d’un tabacologue auprès de la ligne tabacstop au 0800/111 00 (numéro gratuit).
Sources
Article réalisé en collaboration avec Régine Colot, tabacologue à la Fondation contre le Cancer.