L'arrêt du tabac, un phénomène social contagieux !

Fumer n'est plus à la mode tout comme entreprendre un sevrage tabagique tout seul dans son coin. Désormais, c'est en groupe, entre conjoints, amis ou collègues que l'on arrête de fumer et que l'on s'encourage. Autrement dit, toute personne qui arrête de fumer dans votre entourage proche augmente de 25 à 67% vos propres chances de rompre définitivement avec le tabac.
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Désormais, on s'arrête de fumer en groupe !

La cigarette n'a plus la cote : en une trentaine d'années, le tabagisme des personnes âgées de 40 à 50 ans a très fortement diminué, passant de 66% en 1971 à 22% en 2003 (selon l'étude Framingham). Les circonstances de l'arrêt ont également bien changé. Autrefois, on arrêtait seul, en se mettant à l'écart de ses amis fumeurs et surtout pas en même temps que son conjoint par peur de créer des problèmes conjugaux en raison des sautes d'humeurs, de l'irritabilité du candidat au sevrage. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas comme le montrent les résultats d'une étude ayant porté sur la cohorte dénommée Framingham (12.000 Américains suivis durant plus de 30 années). Inversement, les fumeurs stoppent en groupe, se motivent et s'entraînent en couple, entre amis, entre collègues, comme si le sevrage tabagique était désormais un acte contagieux et valorisant.

Sevrage tabagique entre amis ou en famille

Une femme qui arrête de fumer diminue de 67% le risque que son mari continue à fumer. Si c'est un frère ou une sŒur qui arrête de fumer, le risque de continuer à fumer diminue de 25%. Si c'est un ami, le risque diminue de 36%. Et enfin s'il s'agit d'un collègue de travail dans une petite entreprise, le risque diminue de 34%. Excepté au sein d'un couple, l'influence des amis est très forte. On constate également qu'elle est d'autant plus importante que le niveau d'éducation est élevé. En revanche, elle n'est pas observée parmi les voisins d'une zone géographique immédiate. Donc aujourd'hui, les fumeurs arrêtent ensemble, mettant en évidence une influence considérable des proches en matière de tabagisme. Cette constatation suggère que le tabac n'est plus un vecteur social. C'est inversement l'arrêt du tabagisme qui est devenu sociabilisant, du moins chez les adultes ayant dépassé la quarantaine.

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Source : Nicholas A. Christakis et coll., New England Journal of Medicine, 358 (21) : 2249-58, 2008.