Antibiotiques au naturel : essayez les plantes médicinales

Publié par Louise Castillon
le 14/04/2016
Maj le
5 minutes
bouteille d'huile essentielle de romarin herbe sur planche de bois avec bouquet de fines herbes de romarin
Autre
Les antibiotiques, ce n’est vraiment plus automatique… Surtout quand les plantes médicinales se présentent en alternative pour réduire sa consommation de médicaments. Une autre approche qui place la prévention et le respect du corps en priorité. 

Les vertus antibiotiques des plantes

Les plantes médicinales sont utilisées en médecine depuis plus de 4000 ans. Certaines possèdent des propriétés antibiotiques, dont on analyse les résultats aujourd’hui. Les antibiotiques naturels sont tous issus du monde végétal, au contraire des antibiotiques habituels qui, eux, sont produits à partir de microbes.

Leur mode d’action est double. Ils agissent à la fois sur les bactéries pour les détruire ou les neutraliser et sur le terrain en renforçant l’organisme pour combler ses carences et rebooster les défenses immunitaires. En plus d’être bactéricides, la plupart des antibiotiques naturels possèdent également un effet antiviral. Et un de leur grand atout est de ne pas provoquer d’effet secondaire et de préserver la flore intestinale.

Antibiotiques naturels : préparez le terrain

Si vous êtes un habitué des antibiotiques, que vous êtes fumeur (euse), que votre assiette favorise les produits de l’agro-alimentaire et que votre tendance à la sédentarité est manifeste, vous ouvrez grand la porte aux microbes qui apprécient votre sens de l’hospitalité. Les antibiotiques naturels potentialisent leur efficacité en misant sur une bonne hygiène de vie. Plus vous agirez en prévention pour renforcer vos défenses immunitaires, plus vous minimiserez les infections passagères.

Nutrition : soignez votre alimentation et votre flore intestinale

Le meilleur médicament reste votre alimentation ! Favorisez des menus riches en végétaux qui vous apportent des nutriments essentiels et des fibres. Diminuez votre consommation en viande et en graisses saturées pour préférer les associations gagnantes des légumineuses et des céréales avec une huile riche en oméga 3. Une détox hebdomadaire où vous privilégiez les jus de légumes, bouillon et plats végétariens, reste un atout pour aider votre corps à drainer les toxines et à faire le plein de vitamines qui vont booster vos défenses.

Soignez votre flore intestinale

Une alimentation déséquilibrée et l’utilisation récurrente des antibiotiques ont pu fragiliser votre flore intestinale. Normalement, les 400 à 500 variétés de germes qui la composent cohabitent harmonieusement. Mais l’équilibre peut vite être rompu, ce qui a pour effet de diminuer le rôle protecteur de la flore et de laisser passer plus facilement les infections. Pour régénérer votre flore intestinale, vous allez devoir la nourrir.

  • Prébiotiques : premier recours

Si votre flore intestinale n’est pas trop affaiblie (les troubles intestinaux étant un bon indicateur de son état général), vous pourrez faire une cure de prébiotiques, qui sont des substances nécessaires pour alimenter les germes de fermentation. Ils se trouvent dans les aliments riches en fibres solubles (fruits frais ou secs, légumes verts, céréales non raffinées). Le petit lait, qui est en fait le sucre de lait, fait également partie des prébiotiques utiles pour régénérer votre flore intestinale. Le naturopathe Christopher Vasey recommande une cure intensive d’un mois avec une à deux cuillères à soupe de petit lait mélangé avec de l’eau, à raison de trois à six verres par jour.

  • Probiotiques : en profondeur

Ces aliments, qui contiennent des germes de fermentation, vont venir s’implanter dans la flore intestinale et lui permettre de se régénérer quand elle est fortement endommagée et perturbée par des germes de putréfaction. La prise de probiotiques offre un apport quantitatif et qualitatif de germes en peu de temps. L’aliment probiotique le plus connu reste le yogourt, à condition qu’il ait été préparé sans avoir subi de cuisson propre à détruire les germes vivants. Choisissez des yogourts probiotiques riches en lactobacilles acidophilus et bifidus, résistants à l’acidité gastrique et qui vont facilement trouver leur place dans la flore intestinale. En cure intensive, Cristopher Vasey conseille de manger quotidiennement trois à cinq yaourts probiotiques répartis dans la journée, pendant un mois.

Les antibiotiques naturels en pratique

Si vous n’êtes pas une habituée des huiles essentielles, la consultation d’un naturopathe aura son utilité pour aider à faire vos premiers pas. Plus vous commencerez un traitement dès l’apparition des premiers symptômes, plus vous maîtriserez l’infection rapidement. La durée du traitement dépend de l’évolution des troubles. À base d’huiles essentielles, il peut aller de trois à quatre jours jusqu’à deux semaines. Une association de traitement par voie orale et cutanée est souvent proposée pour optimiser l’efficacité de la posologie.

Boire abondamment pendant une infection, deux litres d’eau ou d’infusion par jour, est nécessaire pour aider le corps à évacuer les toxines.

3 questions au naturopathe Christopher Vasey

  • Des cas de résistances aux antibiotiques naturels ont-ils été avérés ?

Contrairement aux antibiotiques traditionnels, qui ne sont généralement composés que d’une molécule active, les antibiotiques naturels en contiennent de nombreuses. Or, s’il est facile à un microbe de développer une résistance à une molécule, cela n’est pas le cas lorsqu’il y en a plusieurs.

  • Peut-on s’automédicamenter ou doit-on systématiquement consulter un naturopathe avant de suivre une posologie ?

L’automédication est possible lorsque l’infection est bénigne ou qu’il s’agit d’une infection récidivante que l’on connaît bien, par exemple une sinusite. Mais dans le doute et dans tous les cas graves il est fortement indiqué de s’adresser à un thérapeute.

  • Peut-on suivre une cure en prévention pour renforcer son système immunitaire ?

Oui, et cela est même recommandé dès le début de la saison froide et lors des périodes d’épidémie, par exemple de grippe. En plus des pépins de pamplemousse et de la propolis, il faut aussi mentionner la teinture-mère d’Echinacea, à raison de 3 x 20 gouttes avec de l’eau par jour. Cette plante renforce le système immunitaire et a une légère action antibiotique.

Où les trouve-t-on ?

Les antibiotiques naturels qui possèdent un large spectre d’action :

  • Dans les huiles essentielles : l’arbre à thé, l’origan, le thym, la palmarosa et la sarriette.
  • Dans les teintures-mères : l’echinacea.
  • Pour les autres : la propolis, l’extrait de pépins de pamplemousse, le lapacho.

Les huiles essentielles pour les enfants : la lavande et le ravintsara.

Les huiles essentielles de lavande, de palmarosa et de ravintsara, particulièrement douces, peuvent être utilisées pures sur la peau. Les autres doivent être diluées avec une huile végétale.

Les dosages s’adaptent au malade en fonction de son évolution.

Pour la prise d’huiles essentielles par voie interne, vous pouvez utiliser en support une cuillère à café de miel ou un comprimé neutre que vous trouverez en pharmacie.

Sources

"Antibiotiques au naturel : essayez les plantes médicinales", Magazine Côté Santé N°100 - Avril/Mai 2016.

Livre de Christopher Vasey : Alternatives naturelles aux antibiotiques 

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