Allergie : mieux connaître la désensibilisation

Désensilisation : comment ça marche ?
La désensibilisation consiste donc à administrer des doses, au départ infinitésimales, de l'allergène responsable (qu'on a au préalable identifié au moyen de tests cutanés et sanguins). Au fur et à mesure du traitement qui s'étend sur plusieurs mois, on augmente la dose. Puis suit une phase, au cours de laquelle on ne dépassera pas la dose maximale tolérée pour le patient. Cette dose identique va alors être administrée à intervalles réguliers.
Progrès dans cette immunisation : les injections par piqûres peuvent être remplacées par des gouttes sous la langue. Nettement plus agréable !
Mais si les injections sont hebdomadaires et se font chez l'allergologue, la prise par voie orale doit être quotidienne, le matin à jeun. Avec le système sublingual, on arrive en quinze jours, à atteindre la dose maximale qui sera alors poursuivie en phase d'entretien.
Mais attention : la désensibilisation aux venins ne se fait pas par voie sublinguale.
Combien de temps dure une désensibilisation ?
Cela dépend de chaque patient. Mais il faut compter en moyenne de trois à cinq ans pour des résultats notoires. Dans la phase initiale, pendant un trimestre environ, on augmente les doses. Puis lui succède la phase d'entretien.
La désensibilisation soigne-t-elle toutes les allergies ?
Trois à cinq ans, c'est long ! Il faut donc que le jeu en vaille la chandelle. Après avoir clairement identifié l'allergène responsable, et parce que le patient est très handicapé par ses symptômes, parce que sa maladie s'aggrave, voire dégénère en asthme, on envisage la désensibilisation. Acariens et pollens font l'objet d'une désensibilisation efficace, avec un taux de réussite de 70 % tandis que les venins d'hyménoptères (guêpes, abeilles) marchent à plus de 90 %. Une limite cependant : lorsqu'on est allergique à plusieurs allergènes, la désensibilisation devient moins efficace. Plus on multiplie les causes d'allergies, plus il est difficile de se faire désensibiliser.
Désensibilisation : les enfants peuvent-ils en bénéficier ?
On considère qu'à partir de l'âge de 5 ans, et à condition d'avoir bien identifié l'allergène, et procédé à son éviction quand c'est possible - élimination des acariens ou de l'animal domestique - l'enfant peut bénéficier d'une désensibilisation. Plutôt qu'une piqûre, on privilégiera le mode sublingual.
Existe-t-il des effets secondaires à la désensibilisation ?
Au point d'injection, dans la voie sous-cutanée, il peut se produire une petite réaction locale, rougeur, gonflement. Elle est de courte durée. De même il peut exister des manifestations symptomatiques, éternuements, irritation du nez. À l'allergologue de surveiller le traitement.
À quels signes s'aperçoit-on que le traitement par désensibilisation est efficace ?
Tout simplement parce que les symptômes habituels s'estompent : moins d'écoulement nasal, de picotements, de maux de tête. Pour les acariens, les bienfaits doivent se faire ressentir au bout de six mois. Pour les pollens... après la première saison !
Y a-t-il des contre-indications à la désensibilisation ?
On ne pratiquera pas de désensibilisation sur une personne immunodéprimée (dont les défenses immunitaires ont baissé) sur une personne atteinte d'un cancer, sur une femme enceinte. Certains médicaments au long cours (maladies cardiovasculaires) contre-indiquent cette thérapeutique. Il faut toujours préciser quels traitements on suit à l'allergologue.
Sources
Côté Santé, mars 2009.