Alcool et grossesse : comment informer et convaincre ?

Grossesse et alcool
Pour comprendre le comportement des femmes enceintes face à l'alcool, ont été analysées des discussions sur des forums Internet, auxquels ont participé une quarantaine de femmes, à différents stades de leur grossesse.
L'objectif : recueillir leurs opinions, leurs connaissances concernant les effets de l'alcool sur le fœtus et leurs propres comportements. En effet, « L'exposition prénatale à l'alcool peut être responsable d'un ensemble plus ou moins complet d'anomalies malformatives (…) et de troubles du développement chez l'enfant à naître, allant du syndrome d'alcoolisation fœtale à des effets plus subtils. »
La recommandation " zéro alcool " pendant la grossesse n'est pas perçue comme absolue
La recommandation de l'abstinence totale pendant la grossesse (« zéro alcool ») divulguée par les politiques de santé publique est connue par 80% des femmes, mais reste assez mal comprise, excepté pour les femmes exerçant une profession médicale ou qui se déclarent abstinentes.
En fait, la recommandation n'est pas assimilée comme totale.
Les femmes l'adaptent en fonction de leurs propres intérêts en termes de plaisir et de bien-être.
Par ailleurs, les femmes connaissent peu les conséquences de la consommation de l'alcool sur le bébé, et notamment le syndrome d'alcoolisation fœtale.
Qu'est-ce qui peut influencer leur comportement ?
Globalement, les sources d'informations sont très diverses. Celles apportées par leur médecin et/ou gynécologue sont fréquemment perçues comme contradictoires. De plus, de peur d'être stigmatisées (image de la « mauvaise mère », sanction sociale comme le retrait de la garde d'enfant…), les femmes enceintes minimisent ou nient leur consommation d'alcool, qu'elles jugent anodine.
Les femmes enceintes se réfèrent à leur propre mère
En revanche, il ressort de cette analyse que les informations apportées par leur propre mère sont perçues comme les plus dignes de confiance. Et notamment, l'expérience positive de leur mère, comme indiqué dans leur propre récit de type : « ma mère a continué à boire deux verres par jour durant sa grossesse et je suis normale ».
Autrement dit, c'est bien en leur propre mère que les femmes ont le plus confiance et dont l'opinion a le plus de poids.
Les politiques de prévention, qui ont imposé l'apposition d'un logo sur les bouteilles d'alcool avertissant les femmes enceintes, devraient tenir compte de cette nouvelle donnée et pourquoi ne pas orienter leur campagne en direction des grands-mères maternelles…
Par ailleurs, cette étude ayant été publiée en 2009, souhaitons que depuis, les femmes soient mieux informées et qu’elles respectent davantage cette consigne de ne pas consommer une seule goutte d’alcool pendant toute leur grossesse et l’allaitement ! Mais aux dernières nouvelles, le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire (InVS) de mai 2013, indiquait que 23% des femmes enceintes avaient consommé de l’alcool durant leur grossesse, 17% d’entre elles une fois par mois ou moins et 2% plus d’une fois par mois...