Ados : pour réussir, luttez contre la peur de perdre

Publié par Dr Catherine Solano
le 15/05/2006
Maj le
3 minutes
Autre
Quand on passe un examen, que l'on dispute un match sportif, on ressent l'envie de réussir, de gagner. Mais cet élan vers la réussite peut être anéanti par une peur paralysante de rater, de perdre. Pourquoi cette peur devient-elle si handicapante ?

La peur de perdre

C'est que la peur de perdre ne reste pas toujours une simple peur. Elle peut devenir envahissante. Il ne s'agit alors plus d'une peur corrélée avec l'importance de l'enjeu, mais d'une peur démesurée. Une personne qui ressent cette sorte de peur vous dira : « c'est comme si ma vie était en jeu ». Elle ressent presque le risque de mourir si elle rate son but.L'enjeu est surestimé émotionnellement. Avec sa tête, cette personne sait quel est l'enjeu et il peut être important, mais ses émotions l'interprètent comme s'il était vital.Et une peur si forte devient donc une angoisse, une terreur.

Alors, que faire pour limiter cette peur ?

D'abord aller jusqu'au bout du raisonnement. Très souvent on n'ose pas imaginer ce qui se passerait si l'on ratait son bac, si l'on perdait ce match. Et c'est ce refus de l'imaginer qui fait fantasmer, et qui augmente l'intensité de cette peur. Car l'inimaginable fait beaucoup plus peur que la réalité.Pourtant, il est parfaitement envisageable d'y penser. Vous connaissez sûrement des personnes qui ont raté leur bac, qui ont loupé un concours, perdu un match. Leur vie ne s'est pas pour autant arrêtée, ils s'en sont très bien remis !Il s'agit donc de remettre les choses à leur place.

Contre la peur, envisagez l'avenir

On peut encore aller plus loin et envisager l'avenir : que vais-je faire si je ne réussis pas mon concours ? Préparer une stratégie de rechange n'est pas partir perdant, mais au contraire, partir confiant, car quelle que soit l'issue de ce concours, l'avenir existe. Cela rassure de posséder cette stratégie de rattrapage. L'émotion de peur se trouve alors contenue.Et puis, au niveau des ruminations intérieures, il ne faut pas se mettre la barre trop haut. Ruminer sans cesse « je dois réussir », cela transforme un but en obligation. Or personne ne peut être certain de réussir à tous les coups. Il vaut mieux s'entraîner à penser plutôt : « je peux réussir, j'en suis capable… » et s'en donner les moyens. Chacun peut se donner une obligation de moyens, mais pas de résultat, sous peine de se torturer soi-même. Et puis, il est bon d'avoir l'humilité de s'aider de petits moyens. Si un médecin peut vous prescrire un traitement anti-stress qui peut vous être utile, pourquoi vous en priver ? Attention, évitez les anxiolytiques qui entraînent rapidement des dépendances et qui sont à l'origine de troubles de la mémoire ! Chouchoutez aussi votre corps car il est le support de votre esprit… Et puis, sachez que plus vous réussirez naturellement, plus votre peur de perdre ou de rater s'affaiblira. Vous prendrez progressivement confiance en vous. Si vous êtes intéressé par ce sujet, vous pouvez lire l'interview d'Amélie Mauresmo dans le magazine Psychologies de mai 2006 : « Je n'ai plus peur de perdre ».

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