Ados: faut-il réduire le sel pour diminuer leur consommation de sodas ?

Publié par Nicolas Rousseau
le 1/12/2008
Maj le
3 minutes
Autre
Les adolescents sont friands de sodas, c'est bien connu. Pour des scientifiques britanniques, cet attrait pour les liquides sucrés pourrait être conditionné par leur consommation de sel. Et les aider à manger moins salé limiterait considérablement cette tendance.

Les sodas ou boissons gazeuses sucrées remportent un franc succès chez les adolescents, souvent au détriment de l'eau ou du lait. S'il ne faut pas jeter la pierre à cette catégorie de boissons dans le développement de l'obésité infantile (aucun étude scientifique ne parvient à établir un lien de cause à effet), la modération de leur consommation demeure une priorité, surtout chez les jeunes enfants.

Une étude récente menée par le Professeur Feng J He de l'Université de Londres suggère l'existence d'un lien direct entre la consommation de sel et la consommation de sodas. Et ouvre de nouvelles perspectives pour s'attaquer à une boisson difficile à "contrôler", en raison de son caractère rafraîchissant et fun.

Les boissons d'Albion


Pour en venir à ces conclusions, ce chercheur a analysé les données issues d'une grande étude d'observation menée en 1997 chez les jeunes britanniques (The National Diet and Nutrition Survey for young people in Great Britain). Cette étude, qui a suivi des jeunes de 4 à 18 ans, visait essentiellement à obtenir des informations détaillées sur leurs habitudes alimentaires, ainsi que leur activité physique.

Pour l'analyse, les chercheurs ont retenu 1 688 enregistrements (851 garçons et 837 filles d'âge moyen 11,4 ans). Ils ont comparé les apports de sel et de boissons sucrées, ajustés selon l'âge, le sexe, le poids et le niveau d'activité physique.

Sucré-salé


Les résultats mettent en évidence plusieurs constats intéressants. Premièrement, la quantité de sel "masqué" (celui qui est déjà présent dans les aliments) ingérée augmente avec l'âge, tout comme la consommation totale de liquides.

Les boissons sucrées représentent 31% de l'ensemble des apports hydriques des jeunes de 4 à 18 ans. Il existe une très nette corrélation entre la prise de sel et de boissons, sucrées et non sucrées, à tous les niveaux d'âge, d'activité physique et quel que soit le sexe.

Moins salé, moins sucré


En extrapolant ces données, les auteurs estiment que la réduction de chaque g/j de la ration sodée d'un enfant ou un adolescent entraînerait une diminution de 27 g/j de son apport en boissons sucrées et de 100 g/j de son absorption hydrique.

De même, si les apports en sel des enfants britanniques étaient diminués de moitié, alors ils consommeraient 2 ou 3 sodas en moins chaque semaine. Evidemment dans la pratique, cela signifie qu'il faut aussi essayer de réduire les fish & chips, les french fries, les chips… bref de s'attaquer à des institutions outre-manche!

Ce qu'il faut retenir: en mangeant moins salé, on boit moins sucré…

Sources

He FJ, Marrero NM, MacGregor GA. Salt Intake Is Related to Soft Drink Consumption in Children and Adolescents: A Link to Obesity? Hypertension 2008;51;629-634.

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