Acouphène : apprendre à vivre avec

Acouphène, un mal fréquent
Quelque 50.000 à 80.000 Français consultent chaque année pour un acouphène mais on estime à 5 millions le nombre de personnes qui en souffrent. Ce symptôme aux origines mystérieuses aurait des causes multiples et sa prise en charge n'en est qu'à ses balbutiements. Les personnes victimes d'acouphène ne doivent pas pour autant renoncer à trouver une solution personnalisée.
L'acouphène, un symptôme très subjectif
Il faut bien comprendre que le symptôme est particulièrement subjectif et uniquement perçu par le malade. Cette sensation sonore de quelques décibels seulement qui est perçue en l'absence de signal sonore externe, n'est pas identifiable ni quantifiable par le médecin ORL. La gêne occasionnée ne peut être évaluée que par le malade lui-même. Le premier rôle du médecin consiste à faire augmenter la tolérance de l'acouphène, à amener le malade à le supporter, à l'accepter et enfin à l'oublier. On considère que 25% des personnes qui présentent des acouphènes consultent régulièrement pour ce symptôme, tandis que 75% réussissent à le supporter, voire à ne plus y faire attention.
Vivre avec jusqu'à l'oublier
L'objectif est donc l'acceptation du symptôme par le malade, afin d'améliorer sa qualité de vie. Celui-ci doit donc apprendre à intégrer l'acouphène dans sa vie quotidienne. Il est essentiel d'informer clairement les malades de l'objectif du traitement, lequel est davantage d'ordre psychologique, et qu'il n'existe pratiquement pas de traitements médicamenteux. Le médecin a ici pour mission d'éduquer le malade, de l'aider à modifier ses comportements inadaptés, à anticiper les symptômes et à accepter le port de prothèse en cas de perte auditive importante.
Pas d'acouphène sans perte auditive
Effectivement, l'acouphène s'accompagne d'une perte auditive, même si parfois elle est très légère. En effet, l'origine de l'acouphène est le plus souvent lésionnelle : traumatisme chronique, traumatisme sonore aigu... À noter que chez les moins de 40 ans, les traumatismes ont essentiellement pour origine les boîtes de nuit, les concerts et les baladeurs, tandis que chez les plus âgés, ils sont d'origine professionnelle (métiers du bois, des métaux et travaux publics). Il reste donc beaucoup à faire en matière de prévention En pratique, il ne faut pas hésiter à consulter et à se faire orienter vers un spécialiste ORL. De plus, cette consultation doit être précoce, contrairement à ce que l'on observe actuellement, à savoir que les patients consultent trop tard, en moyenne 7 ans après l'apparition de l'acouphène.