Acné : quand passer aux médicaments ?

Selon le type d'acné, quels médicaments seront conseillés par votre médecin ou dermatologue ?
Quelles sont les précautions et contre-indications des traitements anti-acnée à connaître ?
Acné : les grandes règles d'hygiène
Avec la production hormonale au moment de la puberté (qui stimule la fabrication de sébum), l’acné et ses boutons empoisonnent la vie de près de 80 % des adolescents.
Pour faire disparaître ou atténuer l’acné, il existe de grandes règles d’hygiène et des soins :
- Ne pas « triturer » les boutons.
- Nettoyer sa peau une à deux fois par jour avec un pain dermatologique (sans savon et sans parfum) ou à l'aide d'un produit nettoyant spécifique.
- Appliquer un soin spécial acné contenant du peroxyde de benzoyle ou de l’acide salicylique, des acides de fruits (pas d’antiseptiques ni d’alcool).
- Protéger sa peau du soleil.
Si après quelques mois, ces soins n’ont pas apporté d’amélioration, il faut consulter pour bénéficier d’un traitement personnalisé.
Quand consulter exactement ?
L’acné et ses boutons sont associés à un handicap esthétique et peuvent entraîner une forte diminution de l’estime de soi, très préjudiciable à cette période particulière qu’est l’adolescence. Bien évidemment, une acné sévère (beaucoup de boutons, dont certains de taille conséquente) justifie une consultation.
Mais inutile d’attendre une aggravation pour aller voir son médecin. Autrement dit, une acné modérée mal vécue justifie une consultation sans délai.
Quels sont les médicaments contre l’acné ?
Le traitement prescrit par le médecin ne dispense pas des soins(toilette quotidienne ou biquotidienne avec un pain dermatologique ou un produit nettoyant spécifique…).
Le traitement médicamenteux est généralement long, au moins 3 mois, et il est suivi d’un traitement d’entretien.
Ce dernier repose sur des applications locales de rétinoïdes, éventuellement en association avec du gluconate de zinc oral.
Le traitement de l’acné légère à modérée dépend du type d’acné :
Si les boutons noirs prédominent (acné à prédominance rétentionnelle) :
- Applications locales quotidiennes de rétinoïdes (adapalène ou rétinoïne).
Si l'acné est surtout inflammatoire (boutons blancs, voire pustules) :
- Applications locales quotidiennes de peroxyde de benzoyle.
En cas d'acné modérée à sévère :
- Antibiotiques par voie orale (cyclines : Doxycycline®, Lymécycline®) durant trois mois continus associés à des applications locales de rétinoïde ou de peroxyde de benzoyle ou des deux ou à la prise orale de gluconate de zinc.
Si l'acné est sévère et que les autres traitements ont échoué :
- Isotrétinoïde par voie orale (Roaccutane® et ses génériques), à débuter par la dose la plus faible. Attention, la prescription de ce médicament se fait selon un protocole très rigoureux en raison de ses effets secondaires. Le Roaccutane® et ses génériques, est strictement contre-indiqué aux femmes enceintes en raison d’un risque tératogène (malformations fœtales) et nécessite un suivi psychologique du patient.
Acné et contraception orale
Prudence, le contraceptif oral d’une femme ayant de l’acné doit contenir un progestatif très faiblement androgénique.
Il faut savoir que Diane 35 (et ses génériques), un traitement anti-acné qui fait en même temps office de contraception, est à nouveau autorisé en France, mais toujours associé à une augmentation du risque d’accident thromboembolique veineux et donc à utiliser uniquement en cas d'acné gênante et après échec des autres traitements.
Dès l'acné disparue, il faut utiliser une autre contraception.
Les médicaments anti-acné contre-indiqués ou déconseillés pendant la grossesse
Si l’Isotrétinoïde et les antibiotiques oraux de la famille des cyclines (à partir du 2e trimestre) sont strictement contre-indiqués pendant la grossesse, de nombreux autres médicaments sont déconseillés par mesure de précaution :
- Les rétinoïdes locaux.
- L’antibiotique local clindamycine.
- Le peroxyde de benzoyle.
- L’acide azélaïque.
- Les antibiotiques oraux de la famille des cyclines au cours du 1er trimestre.
- Le gluconate de zinc au cours du 1er trimestre.
Sources
Recommandations et bonnes pratiques de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm), http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/f8a2a78ecb307240d64d20dfbe8a429b.pdf.