300.000 doses de vaccin contre la variole

le 29/09/1999
Maj le
2 minutes
Autre
En 2006, l'armée américaine recevra 300 000 doses d'un nouveau vaccin contre la variole. Ce sera le début d'une campagne de revaccination.

Plus de variole dans le monde depuis 20 ans

En apparence et officiellement, la variole a pourtant disparu de la surface de la terre. Le dernier cas de variole grave a été observé au Bengladesh en 1975, et le dernier cas de variole mineure a été observé en Somalie en 1977. Ce n'est pas faute d'avoir cherché de nouveaux cas: une forte récompense a été promise par l'OMS à toute personne qui pourrait démontrer l'existence d'un seul cas de variole.

Une des plus grandes victoires de la vaccination

En 1966, deux millions de personnes mourraient encore chaque année de variole. C'est surtout la vaccination, entreprise à l'échelle planétaire, qui a permis de la faire disparaître, conjointement avec des mesures de santé publique rigoureuses. Par exemple, lors de la dernière épidémie connue en Europe, dans la Yougoslavie de Tito, en 1972, l'armée est intervenue pour bloquer les villes et les villages, isoler les personnes soupçonnées d'être atteintes, fermer les frontières. Et 18 millions de doses de vaccins ont été administré, couvrant 90 % de la population.Illustration : La variole a toujours fait peur aux populations du monde entier. En Afrique noire, certains fétiches étaient chargés d'éloigner la maladie.

Fallait-il détruire les dernières souches de virus ?

Le débat a profondément agité les spécialistes. D'un côté, disaient les uns, la maladie a disparu: le principal risque vient à présent des souches de virus conservées dans les laboratoires, dans le but de fabriquer un vaccin dans l'hypothèse maintenant tout à fait improbable d'une nouvelle résurgence de la maladie. Mais, répliquaient les autres, si officiellement, seulement deux laboratoires (un américain et un russe) conservent des échantillons de virus, comment être certain que d'autres laboratoires n'en conservent pas en secret, pour des motifs inavouables? Dans le doute, mieux vaut conserver deux souches de virus, sous haute surveillance, afin de pouvoir fabriquer rapidement un vaccin en cas de besoin. Ce dernier point de vue l'a emporté, avec quelques raisons.

Le danger des souches militaires

En 1989, à la suite de la défection d'un biologiste, le gouvernement russe dut accepter la visite d'inspecteurs britanniques dans un centre sibérien de guerre biologique. Ces inspecteurs vérifièrent l'existence d'un stock secret de souches de virus. Il semble que les chercheurs tentaient de fabriquer des souches de virus résistants au vaccin... D'où la décision récente du Pentagone de revacciner un certain nombre de soldats.

Sources

"Une information sans importance" La Recherche 1999 ; (n°323 - septembre) : 5.

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