25 ans de diabète, double transplantation (Interview)

e-sante : Pourriez-vous nous retracer brièvement votre parcours ?
Alain Dorléans : Mon parcours comme diabétique débute un 23 juillet 1975, à la suite d'une banale visite médicale du travail où va être décelé ce diabète, qui par la suite va me créer les pires ennuis, à commencer par une injection par jour pendant environ une dizaine d'années. Je prenais cette maladie plutôt à la légère et je ne voulais pas en entendre parler. Cependant, de toute évidence, mon diabète s'accentuait à vue d'oeil et les doses d'insuline avec. Je suis donc passé d'une injection par jour à deux, puis trois, puis quatre et cinq, en raison des hypoglycémies qui survenaient à toute heure du jour ou de la nuit, aussi bien dans la rue que dans les supers marchés, ou sur la fin, en conduisant.
e-sante : Dans quelles conditions avez-vous pris la décision d'une transplantation ?
Alain Dorléans : En 25 années de diabète, j'ai fait plus de deux cents comas. A chaque fois, les pompiers me transportaient jusqu'au centre hospitalier où j'étais traité pour cette maladie. Mais j'ai pris la décision de postuler pour une transplantation à la suite d'un accident de la route qui aurait pu me coûter la vie, sans compter celles des personnes qui roulaient à côté de moi (malgré trois tonneaux, il n'y a eu aucun blessé, les autres véhicules ayant pu ralentir). J'ai bien sûr raconté mes péripéties à mon néphrologue, lequel m'a vivement invité à m'inscrire sur une liste d'attente pour une double transplantation rein-pancréas. C'est ainsi que mon inscription a été faite en février et que j'ai pu en bénéficier au mois d'octobre de la même année.
e-sante : Quels conseils donneriez-vous à un patient candidat à la transplantation ?
Alain Dorléans : Il est difficile de donner des conseils. Toutefois, je conseillerais de ne pas faire les mêmes erreurs que moi, à savoir, attendre bien trop longtemps, ce qui génère de très grands risques, parfois vitaux, pour soi et pour les autres. Ensuite, et surtout, je recommanderais d'être patient durant le délai d'attente, même si le temps semble très long et la maladie contraignante. Les centres où nous sommes inscrits n'y peuvent rien s'il n'y a pas assez de donneurs d'organes !