2012 : le traitement hormonal de la ménopause (THM) n’est plus cancérigène…
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Troisième temps : les estrogènes sont finalement bien bénéfiques pour la santé des femmes récemment ménopausées

Les gynécologues sont en émoi car deux études publiées et présentées en octobre 2012, soit 10 ans après, remettent en cause les résultats de l’étude WHI. Non seulement les THM ne sont pas dangereux pour la santé, mais ils soulagent effectivement bien les femmes des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles de l’humeur ou de la sexualité, tout en consolidant leurs os.

Comparé à un groupe témoin et après 4 années de suivi comme dans l’étude WHI, aucune différence n’a été observée concernant le nombre de cancers du sein, de l’utérus, des infarctus, des attaques cérébrales ou des maladies veineuses.

Comment expliquer un tel revirement ?

Tout simplement parce que dans ces nouvelles études, l’âge moyen des femmes à l’inclusion était de 50 et 52 ans, contre 63 ans dans l’étude WHI. Autrement dit, chez une femme nouvellement ménopausée, les estrogènes du THM s’inscrivent bien dans la continuité des estrogènes qui étaient naturellement sécrétés avant la ménopause, et leur effet est bénéfique. En revanche, 10 ans après la ménopause, les estrogènes du THM arrivent dans un organisme qui a perdu la plupart de ses récepteurs aux estrogènes et l’effet devient négatif.

Mais comment a-t-on pu en arriver à faire une étude sur les THM, aussi importante que la WHI, avec des femmes qui étaient ménopausées depuis plus de 10 ans ? C’est tout simplement qu’à cette époque, les THM étaient considérés comme de véritables traitements de jouvence, prescrits à de très nombreuses femmes.

Que faire en pratique aujourd’hui en cas de ménopause ?

Ce qu’il faut retenir de cette histoire en trois temps, c’est que les THM sont utiles et bénéfiques quand ils sont prescrits peu de temps après le début de la ménopause, de 50 à 54 ans selon les cas en moyenne. Ils permettent de ne pas souffrir de ce passage difficile à vivre tout en apportant des effets protecteurs, notamment sur les os.

Il faut ensuite retenir qu’il faut être suivie au minimum tous les ans avec ce traitement, ce qui permet de bénéficier de dépistages sur mesure pour protéger sa santé.

Reste que dans votre démarche, vous risquez bien aujourd’hui de vous retrouver schématiquement face à deux types de médecins :

  • ceux qui sont contre les THM, car restés dans la logique de l’étude WHI,

  • et ceux qui sont pour les THM, car ayant intégré les résultats des études les plus récentes.

Le plus simple pour vous aujourd’hui est de demander à bénéficier d’une consultation auprès de médecin spécialisé dans la prise en charge de la ménopause, par exemple ceux qui font partie de l’Association française pour l’étude de la ménopause ou AFEM.

Sources : Site Web NAMS, compte rendu du congrès oct 2012 (étude KEEPS) / L. Schierbeck. BMJ 9 oct 2012.

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