Santé sexuelle : L'eau, l'air, les sens

Quelquefois, les sentiments et les émotions qui accompagnent le désir sexuel peuvent être recherchés et cultivés pour eux-mêmes : c'est en quelque sorte le désir du désir sexuel. En même temps, quand on est face à une femme qui se plaint de manque de lubrification, de sécheresse vaginale, d'inconfort vulvaire, de dyspareunies, de vulvodynies, etc, on sait alors que la phase thérapeuthique est la phase la plus délicate à mettre en place.
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Pour pouvoir aider ces femmes, il faut s'appuyer sur ce que l'on sait de la physiologie et sur un certain nombre d'éclairages que la psychologie peut nous apporter.Nous mêlons les avantages de l'aide médicamenteuse aux différents conseils que la patiente (ou le couple) mettra en pratique chez elle, avec des entretiens à visée psychologique quand des blocages ou des résistances apparaissent.Pour toutes ces prescriptions (produits, conseils…), il paraît plus judicieux de faire des propositions ouvertes (qui donnent le choix mais n'imposent pas).Certaines femmes préféreront une aide ponctuelle épisodique, d'autres attendront un traitement symptomatique de fond, car elles n'auront pas à l'utiliser avant chaque rapport.Une fois la “culture sexuelle” et le mode d'expression (libre, faussement libre ou inhibé) qui l'accompagne repérés, nous pouvons suggérer des conseils (progressifs, voire très progressifs) qui ont pour but de banaliser les divers interdits (pour réduire l'inhibition) et favoriser ce qui pourrait stimuler la patiente. Progressivement, cette dernière sort du schéma de l'échec et peut se focaliser sur la (re)découverte de sensations agréables. Elle quitte la crainte de l'échec qui induit l'échec et découvre in vivo que la confiance renforce la confiance. C'est au cours de ce “travail” thérapeutique que la prescription de moyens locaux est optimisée.Si l'utilisation de lubrifiants est en théorie toujours possible, en pratique beaucoup de femmes ne veulent pas les utiliser à long terme. Elles invoquent le fait que le rapport sexuel n'est alors plus naturel, qu'elles doivent mettre le lubrifiant au cours du rapport, donc interrompre celui-ci, que le produit lui-même sèche rapidement, etc. L'utilisation d'un “hydratant” les rend indépendantes du moment même des rapports sexuels. Le produit aide la sexothérapie qui, à son tour, va renforcer l'action du produit.L'accompagnement verbal est en quelque sorte l'“enveloppe” de cette prescription ; il est utile et se doit d'être très soutenant au début.Cette approche médicale, psychologique et relationnelle dynamise incontestablement les patientes et les couples. La mise au point d'une avancée “sur des rails” aide les femmes à reprendre confiance et, progressivement, elles découvrent ou redécouvrent le désir qui est en elles.

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