Mal ? Le droit de ne plus souffrir

Trop longtemps ignorée par la médecine, la douleur est enfin reconnue aujourd'hui. Reste que dans les faits, sa prise en charge ressemble trop souvent encore à une loterie. Et pourtant, souffrir est incompatible avec la vie. Soulager le patient, c'est possible.
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Avoir mal ? Rien d'anormal à cela

La douleur est un signal d'alarme à notre organisme, essentiel à notre survie, comme dans l'angine de poitrine. Elle indique au cerveau qu'il se passe quelque chose d'anormal, qu'il existe une maladie sous-jacente. Le cerveau, face à cette information, peut agir en déclenchant une action. Entre les idéogrammes chinois qui louaient les vertus de l'opium ou encore l'utilisation des propriétés apaisantes de la mandragore par les Grecs, l'homme s'est toujours acharné à vaincre la douleur. Après l'obscurantisme du dolorisme chrétien, la douleur est devenue vertu, du «Tu enfanteras dans la douleur» ou encore «Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front», à l'arrivée du chloroforme vers 1850 et de l'aspirine dès 1897 qui ont apporté un peu de soulagement. Mais la médecine moderne a laissé longtemps en friche le domaine de la douleur.

La douleur, une sensation subjective

La douleur est, selon la définition donnée par l'Association internationale pour l'étude de la douleur (IASP), une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel. Mais voilà, elle est une expérience subjective complexe multidimensionnelle composée à la fois d'éléments sensoriels et d'éléments affectifs. D'où son ignorance jusqu'à récemment. Ce n'est qu'en 1996 que la législation a commencé à secouer les mentalités professionnelles. Mais le tournant se situe en 1998, avec le plan triennal de lutte contre la douleur, initié par Bernard Kouchner, secrétaire d'État à la Santé.

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Source : Côté santé n°18, mai 2007.