L’hépatite B reste une maladie peu connue des Français

Le virus de l’hépatite B est jusqu’à cent fois plus contagieux que le virus du sida. Pourtant, et malgré 280.000 personnes porteuses du virus, 150.000 porteurs sans le savoir et 1.300 décès chaque année, cette maladie est mal connue, ses modes de transmission mal perçus (sexuelle et par usage de drogue comme pour le VIH), peu dépistée et le nombre de personnes vaccinées trop faible… Voici les résultats d’une enquête sur les connaissances, perceptions et pratiques de la population générale vis-à-vis de l’hépatite B.
© Istock

Les modes de transmission du virus de l’hépatite B sont mal connus

Cette enquête (collaboration entre l’Observatoire régional de santé (ORS) d'Île-de-France, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé et l’Institut de veille sanitaire) a été menée auprès de 9.000 personnes âgées de 18 à 69 ans et les résultats ont été comparés à ceux concernant le VIH, dont les modes d’évolution et de transmission sont similaires.

Seuls 70% savent que l’hépatite B peut se transmettre lors de rapports sexuels (contre 90% pour le VIH) et 90% lors d’une prise de drogue (contre 99% pour VIH). Les femmes, les plus jeunes et les personnes qui connaissent une personne infectée appréhendent mieux les risques.

Le faible taux de 20% de personnes indiquant avoir peur de l’hépatite B est similaire à celui pour le VIH. C’est probablement pourquoi seules 27% des personnes interrogées ont été dépistées pour l’hépatite B au cours de leur vie (et 45% des personnes originaires de pays à haute prévalence de l’hépatite B), contre 61% qui ont déjà fait au moins un dépistage du VIH. Pourtant le risque d’être contaminé par le virus de l’hépatite B est de très loin supérieur à celui pour le VIH !

Trop peu de dépistage et de vaccination contre le virus de l'hépatite B

Enfin, parmi les personnes les plus à risque d’hépatite B (usagers de drogues, originaires d’un pays à forte endémicité), seulement 55% sont vaccinées contre le virus de l’hépatite B, tandis que 9% ne connaissent pas leur statut vaccinal.

Il est nécessaire d’améliorer les connaissances, notamment en termes de risque de transmission, le recours au dépistage et à la vaccination des personnes les plus à risque.

En France, le calendrier vaccinal prévoit la vaccination de tous les nourrissons, avec 3 injections à partir de l’âge de 2 mois. À défaut, la vaccination peut être réalisée jusqu’à 15 ans inclus. Mais à partir de 16 ans, elle est uniquement recommandée au personnes exposées aux virus de l’hépatite B.

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Source : Brouard C. et al., BMC Public Health 2013, 13:576 doi:10.1186/1471-2458-13-576, 13 June 2013, http://www.biomedcentral.com/1471-2458/13/576/abstract. Calendrier vaccinal 2013.