Comment sortir les Français du tout-médicament ?

La Haute Autorité de Santé (HAS) demande aux médecins de réduire la prescription de médicaments au profit de pratiques non médicamenteuses. Le recours systématique aux médicaments dans la prise en charge médicale est pointé du doigt, alors que des solutions alternatives et efficaces existent.
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Prescription médicamenteuse : comment réduire cette pratique ?

Modifier son mode de vie, rééquilibrer son alimentation, exercer une activité physique et sportive, consulter un psychologue : toutes ces conditions peuvent améliorer notre santé mais ces techniques sont encore insuffisamment développées. Cependant, cette pratique n’est pas prête à être mise en place par les consultants : 9 personnes sur 10 obtiennent une ordonnance lors de la consultation. "La prescription médicamenteuse semble légitimer l'état pathologique du patient. Elle le conforte dans son statut de "malade" et témoigne du bien-fondé de sa plainte".

Le choix des techniques non médicamenteuses

Le problème est aussi que ce type de pratique n’est pas courant dans notre pays. La HAS a identifié de nombreuses contraintes, le manque de temps pour convaincre leur patient de l’intérêt de ces thérapeutiques et le manque d’informations sur les compétences et la disponibilité de professionnels spécialisés dans le suivi de ces techniques non médicamenteuses (psychologue, ergothérapeute…). Les freins sont aussi du côté du patient, ces pratiques "impliquent des efforts coûteux en termes financiers et de temps, de motivation", souligne la HAS, d’autant qu’elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie.

"Il faudrait donc de nouvelles données sur l'efficacité de ces thérapeutiques, difficiles à mesurer", indique Clémence Thébaut, chef de projet à la HAS, qui a piloté ce rapport. Il s’agirait alors de mettre en place une aide financière pour les personnes souhaitant innover avec cette thérapie afin de les motiver et surtout qu’elles se rendent compte que les médicaments ne font pas tout et qu’arriver à un certain stade d’absorption il y a des risques sur sa santé. L’intérêt de cette façon de faire est de rendre le "malade" acteur de sa maladie.

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Source : Hopital.fr