Voyage, voyage !

Publié par Anne-Laure Guiot
le 21/07/2008
Maj le
6 minutes
Autre
Vaccins, turista, piqures de moustiques, paludisme,… un voyage à l'étranger, ca se prépare ! Pour éviter de tomber malade, quelques précautions d'usage s'imposent quelques semaines avant le grand départ.

"Mieux vaut prévenir que guérir." Ce proverbe vaut aussi en période de vacances quand il s'agit d'éviter les problèmes de santé à l'étranger, dans des pays souvent éloignés et mal équipés sur le plan médical. Comme trois millions de Francais, vous passez chaque année les frontières pour vous échapper vers de nouvelles destinations. Mal des transports, problèmes de jambes lourdes, maladies et virus… font souvent partie du voyage. Avant de boucler vos valises, il est donc nécessaire de bien faire le tour des précautions à prendre : vaccination et médicaments sont les règles de prudence et de sécurité à adopter pour voyager en toute tranquillité. Et pour une meilleure protection, n'oubliez pas vos produits solaires, une casquette et de l'eau afin de bien vous hydrater, ainsi que le reste de votre famille, notamment si vous avez des enfants en bas âge.

Se faire vacciner

Avant de partir en voyage, vous devez d'abord vous faire vacciner pour éviter les risques liés aux maladies infectieuses. Certaines vaccinations sont exigées ou conseillées : les hépatites A et B, le tétanos, la polio, la diphtérie, la typhoïde. D'autres sont obligatoires ou vivement recommandées pour entrer dans certains pays : la fièvre jaune ou les méningites A, C, Y, W 135. Il suffit de prendre rendez-vous chez votre médecin traitant au moins deux mois avant votre départ pour établir un calendrier des vaccinations comprenant toutes les étapes des injections nécessaires (y compris les rappels des vaccins figurant dans le calendrier vaccinal français). La toute première vaccination (primo-vaccination) ne garantit pas toujours une protection immédiate. Si vous avez besoin d'injections complémentaires, vous pouvez parfois les faire au cours de votre voyage ou à votre retour, en fonction des exigences de l'Autorité sanitaire de votre pays de destination dans ce domaine.

Si vous souffrez d'un problème de santé, d'une maladie chronique ou si vous sortez d'un récent séjour à l'hôpital, demandez conseil à votre médecin, surtout si vous devez suivre un traitement particulier. Idem si vous attendez un bébé.

Déjouer le mal des transports

Sur le chemin des vacances, la prudence s'impose aussi. En voiture, veillez à bien attacher vos ceintures à l'avant et l'arrière. Et faites une pause toutes les deux heures pour chasser la fatigue et les tensions liées à la route. Si vous êtes sujet au mal des transports (route, mer, avion), munissez-vous d'antinauséeux en pharmacie avant de partir. Ne démarrez jamais à jeun. Et ne lisez pas quand vous voyagez sous peine d'être pris de vertiges. Le mal des transports induit toujours une perte de repères spatiaux. Fixer un point à l'horizon (un véhicule ou la route à perte de vue) peut permettre d'y échapper. En voiture ou en bus, ouvrez les fenêtres pour vous aérer.

Pour un voyage en avion où les variations de pression sont légions, vous devez avoir traité toutes infections rhinopharyngées pour éviter tout méfait sur vos oreilles (acouphènes…). Ne prévoyez pas de trajet en avion moins de 12 heures après une plongée avec bouteilles. Au moindre bourdonnement d'oreille au décollage ou à l'atterrissage, n'hésitez pas à bailler ou mastiquer un chewing-gum. De même, si vous avez la sensation de jambes lourdes, équipez-vous de chaussettes ou de collants de maintien avant de monter en avion. Pendant le vol, desserrez votre ceinture, ôtez vos chaussures et marchez régulièrement dans l'appareil. Après, prenez des douches tièdes ou froides en vous massant les jambes, des chevilles vers les cuisses pour relancer la circulation sanguine. Le reste du temps, évitez les immobilisations prolongées, faites de la gym (exercices d'étirements), buvez régulièrement de l'eau (évitez les boissons alcoolisées) et dormez les jambes surélevées.

Si vous souffrez de problèmes de santé (troubles cardiaques, phlébites…), emportez bien l'ordonnance et le traitement de votre médecin voire des bas de contention pour vos trajets.

En finir avec la turista

Sur votre lieu de vacances, il faut rester prudent avec les maladies infectieuses ou parasitaires. À commencer par la fameuse diarrhée des voyageurs ou turista (ou "djerbienne" ou "course aztèque") courante dans les pays chauds (Afrique, Asie du sud-est et Amérique latine). Cette forte mais bénigne gastro-entérite concerne surtout les jeunes et les populations âgées dans les sept premiers jours du séjour. Elle se traduit par plus de trois selles liquides (diarrhées) par jour associées à d'autres symptômes (nausées, vomissements, fièvre, malaises..). Elle est due à la présence d'une bactérie (en particulier l'Escherischia Coli dans les pays d'Afrique et d'Asie) dans l'eau infestée, à de mauvaises conditions d'hygiène ou aux modifications des habitudes alimentaires. Mieux vaut donc consulter votre médecin avant de partir afin d'avoir un traitement adapté. Et une fois sur place, ayez les bons réflexes : ne buvez que de l'eau minérale en bouteille encapsulée et non celle du robinet pour boire ou vous brosser les dents. Après vous être lavé les mains, optez pour des aliments bien cuits (à plus de 65 °C) et chauds. Évitez les crus (légumes, fruits…), mais aussi les glaçons, les crèmes glacées et sorbets contaminés par l'eau non potable. Consommez les fruits pelés par vous-même.

N'hésitez pas à boire davantage (des boissons en bouteille) en période de diarrhée pour bien vous réhydrater. Si c'est épisodique (un ou deux jours), prenez un antidiarrhéique voire un comprimé en cas de fièvre. Complétez par un bouillon, des biscuits salés ou des sachets de réhydratation pour limiter votre perte en eau et sels minéraux. Si la fièvre persiste plus de 24 heures et la diarrhée plus de trois jours, avec des vomissements voire la présence de sang dans les selles, consultez un médecin.

Lutter contre le paludisme

Il est possible de se protéger du paludisme ou malaria qui sévit dans certains pays tropicaux et subtropicaux avec un traitement préventif. Une fois sur place, prenez garde aux piqûres de moustique. Le paludisme est dû à un parasite et se transmet à l'homme par une seule piqûre de femelles moustiques (anophèles) surtout actives au crépuscule et pendant la nuit. Pour les éloigner, il suffit de porter des vêtements amples noués aux extrémités (poignets, chevielles) et de dormir sous une moustiquaire, tous imprégnés d'un répulsif. Un répulsif cutané est également à appliquer sur totutes les parties du corps qui restent exposées avec une dose adaptée à la sensibilité de votre peau et votre destination. Evitez les parfums, véritables pièges à moustiques et utilisez la climatisation pour les faire fuir. Apaisez les démangeaisons liées à la piqûre avec du vinaigre ou une lotion antiseptique.

Si malgré toutes ces précautions, vous avez des problèmes de santé lors de votre séjour à l'étranger, des solutions existent. En cas de maladies lors de vacances dans l'un des États membres de l'Espace économique européen ou en Suisse, vous êtes couvert par l'Assurance Maladie. Et vos frais médicaux sont pris en charge selon la législation en vigueur dans le pays qui vous accueille. Au moins deux semaines avant votre départ, demandez votre Carte européenne d'assurance maladie à votre caisse. Si vous voyagez hors de l'Union européenne, seuls les soins urgents imprévus (accident, maladie soudaine) pourront éventuellement être pris en charge par votre caisse d'Assurance maladie. Dans ce cas, vous devez régler vos frais médicaux sur place. Conservez les factures et justificatifs de paiement et présentez-les, à votre retour, à votre caisse. Au vu des justificatifs, le médecin conseil de votre caisse appréciera si vous étiez ou non dans une situation d'urgence. Il vous accordera alors ou non le remboursement de vos soins, dans la limite des tarifs forfaitaires francais en vigueur.

Sources

Côté santé, juillet 2008.

Partager :