Vieillissement réussi : place aux nonagénaires !

Publié par Dr Stéphanie Lehmann
le 8/10/2001
Maj le
2 minutes
Alors que l'âge avancé est souvent synonyme de maladie et de dépendance, les nouvelles générations profitent aujourd'hui de l'allongement de la durée de vie sans incapacité. A 80 ans et plus, vieillir en pleine forme n'est plus l'exception, mais devient au contraire une vraie réalité statistique. Une étude récente et passionnante montre cette évolution des plus anciens vers l'autonomie.

Des preuves ...

Un très sérieux magazine scientifique américain, le JAGS, apporte à chaque édition son lot de démonstrations permettant à la médecine, notamment gériatrique, d'évoluer. En effet, le principe fondamental de "la médecine basée sur des preuves" est à l'origine de nombreuses études scientifiques publiées. L'une d'elle a suivi 502 personnes (417 femmes et 85 hommes) de plus de 90 ans, vivant à leur domicile dans le centre de Stockholm. Chacun a accepté un examen médical puis une évaluation de ses aptitudes physiques (réalisation des gestes de la vie quotidienne) et mentales (mémoire).

... Et des conclusions spectaculaires !

Les résultats sont en effet impressionnants, puisque 19% de ces nonagénaires “ et plus ” n'ont aucune maladie et 79% d'entre eux sont valides.Les six activités de la vie quotidienne (référence gériatrique dans l'évaluation de l'autonomie) ont été explorées: se laver, s'habiller, se déplacer, se mettre dans son lit ou en sortir, manger, être continent. Il se trouve que 60,2% des femmes de plus de 95 ans et 88,9% des hommes de plus de 95 ans n'ont aucune invalidité dans ces domaines ! À noter que sur les 502 sujets suivis et vivant à leur domicile, seuls 8 d'entre eux sont centenaires.

Si les femmes âgées sont plus nombreuses, elles sont plus handicapées que les hommes

Ce handicap est évalué indépendamment de l'âge, du niveau d'éducation et du nombre de maladies.Par rapport aux hommes, qui souffrent en premier de problèmes cardio-vasculaire (42,4%), la première maladie qui touche les femmes est la démence (42,2%). Elles sont également très exposées aux fractures et autres maladies du squelette ou des muscles, alors que le risque de développer un cancer est très inférieur à celui des hommes.

Continuer les recherches pour mieux comprendre

Les résultats exposés ici semblent soutenir une théorie selon laquelle on serait dépendant de plus en plus tard, sans par ailleurs beaucoup augmenter notre espérance de vie. Cette étude ouvre des perspectives qu'il faut encore explorer, car d'autres hypothèses suggèrent en revanche une augmentation de l'espérance de vie accompagnée d'une augmentation des incapacités dues aux problèmes de santé.De toute façon la révolution a débuté avec notamment une meilleure hygiène de vie adoptée tôt dans la vie d'adulte et un meilleur accès aux soins… Les octogénaires et manifestement un bon nombre de nonagénaires n'ont plus rien à voir avec les vieillards d'antan !

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