Vaincre l'anorexie

En France, l'anorexie mentale, trouble grave des conduites alimentaires, concerne 50 000 personnes, dont 90 % d'adolescentes. Quelques pistes pour comprendre la maladie et s'en sortir.
Sommaire

Une tête sur un corps vide

L'anorexie est un trouble de la conduite alimentaire caractérisé par un refus plus ou moins systématique de s'alimenter. Cette conduite méthodique survient le plus souvent chez l'adolescente. L'obsession alimentaire passe par une volonté de contrôle motivée par la peur de grossir : le repas est minutieusement étudié et trié, l'ingurgitation se fait par petites bouchées soigneusement mâchées. Dans certain cas, l'anorexique peut perdre jusqu'à 50 % de son poids normal. Les signes visibles de l'amaigrissement s'accompagnent alors de problèmes physiques : disparition des règles, fatigue permanente, insomnies, chutes des cheveux, sensation de froid, pertes de mémoire. L'anorexie alimentaire et de perte de désir sexuel vont souvent de pair. Cependant, la personne cherche souvent à dissimuler sa maladie, qui lui apporte une certaine sérénité et même une sensation de toute-puissance. La volonté d'ascèse permet de nier la fatigue et se traduit par un certain état d'excitation, des périodes d'hyperactivité physique et intellectuelle (travail scolaire, préparation aux examens…). Malgré sa perte de poids très importante, l'anorexique ne se trouve jamais assez mince.

Qui sont les anorexiques ?

L'anorexie touche neuf fois sur 10 une femme, et 1% de la tranche d'âge 15-18 ans. Elle survient souvent brutalement à l'adolescence, à la suite d'un régime, d'un deuil ou d'une déception amoureuse. En 1979, une étude menée par Dally et Gomez *estimait que 10 % des jeunes filles brillantes, de milieux socioculturels élevées en occident présentaient un épisode modéré d'anorexie. On tend aujourd'hui à relativiser l'opinion communément admise que l'anorexie touche préférentiellement les jeunes filles bourgeoises. On note actuellement une augmentation du nombre d'hospitalisations pour ce trouble, mais il est difficile d'estimer si elle provient de meilleures connaissances et prises en charge de la maladie ou d'une réelle recrudescence de la pathologie. On peut émettre l'hypothèse que les troubles de l'adolescence adoptent aujourd'hui davantage la forme de l'anorexie qu'auparavant, pour des raisons culturelles.

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