Trop de pollution... à l'intérieur

La pollution urbaine est à l'intérieur de nos logements
Selon une étude réalisée à Marseille, les habitants des grandes agglomérations sont fortement exposés à la pollution atmosphérique. Mais la plus grande partie des polluants atmosphériques auxquels ils sont exposés ne se trouvent pas au centre des grands carrefours routiers ou à proximité de certaines usines, mais à l'intérieur de leur habitat.
Une intéressante démonstration a été faite à partir de volontaires ayant porté un sac à dos contenant du matériel de prélèvement et d'analyse des polluants. Ils avaient pour consigne de porter ce sac en permanence pendant 48 heures consécutives, à deux reprises, une fois en hiver et une fois en été. Durant ces deux périodes, ils ne devaient pas s'écarter de leurs activités ni de leurs conditions de vie habituelles. Les trente sujets, hommes et femmes, étaient âgés en moyenne de 34 ans, non fumeurs, non exposés professionnellement à des sources de pollution spécifiques, résidaient et le cas échéant travaillaient à Marseille.
La moitié des sujets exerçaient une activité professionnelle, une dizaine étaient étudiants.
Analyse des polluants sur 48 heures
Les résultats montrent parfaitement l'importance de l'exposition des populations urbaines à la pollution de l'air et notamment la part importante qui revient à l'habitat et aux locaux en général.
Beaucoup trop de polluant benzène
- Les teneurs en dioxydes d'azote (N02) sont relativement faibles. Elles sont plus basses en été qu'en hiver et plus élevées dans les habitats équipés d'une cuisinière à gaz.
- Les concentrations en benzène sont en revanche très élevées et ont augmenté de façon alarmante. Ce composé cancérigène est davantage présent en hiver à l'intérieur des domiciles, mais aussi en cas de tabagisme passif, de travaux de peinture, d'activités de ménage et de bricolage.
- Les concentrations moyennes en dioxyde de carbone sont relativement faibles, mais n'oublions pas que ce gaz est la principale cause d'accidents domestiques par intoxication.
- Quant aux concentrations en ozone et en formaldéhyde, si elles ne semblent pas très élevées, elles doivent faire l'objet d'une surveillance accrue en raison de leur propriété cancérigène.
En conclusion, la pollution à l'intérieur de nos domiciles et des autres locaux, professionnels par exemple, est réelle et conséquente. Surveillance, suivi et limitation sont indispensables.
En pratique, aérez tous les jours chaque pièce où vous vivez (domicile, lieux de travail ) et encore plus particulièrement l'hiver. Même s'il fait froid dehors, c'est indispensable ! Et enfin bannissez strictement tout tabagisme à l'intérieur ! Comme polluant, il n'y a pas pire que la fumée de cigarettes, laquelle est en plus un puissant cancérigène. Et c'est l'une des principales sources de benzène !