Le sport sur ordonnance, pour bientôt ?

Remplacer certains médicaments par une prescription de sport sur ordonnance, telle est la proposition actuellement défendue à l’Assemblée par Valérie Fourneyron, ex-ministre des Sports. En pratique, comment ça se passerait ?

Habiliter les médecins à prescrire des séances de sport sur ordonnance

L’idée n’est pas nouvelle. Elle est même expérimentée à Strasbourg. Concrètement, pas question de rembourser à tous l’inscription dans une salle de sport. Les médecins ne pourraient ajouter le sport sur une ordonnance qu’en cas de maladie chronique figurant sur la liste des 30 Affections de longue durée (ALD). Autrement dit, ne seraient concernés que les patients atteints par exemple d’obésité, de diabète, d’asthme, de maladie cardiaque, en rémission de cancer, etc.

Ensuite, le sport sur ordonnance devra être pratiqué dans des centres labélisés animés par des équipes spécialisées, capables de mettre en place des programmes « sport-santé » adaptés aux différents types de patients et à leurs pathologies.

C’est ce qui se passe aujourd’hui à Strasbourg où plus d’une centaine de médecins généralistes ont signé une Charte d'engagement leur permettant de prescrire des séances de sport.

Le sport fait-il vraiment mieux que certains médicaments ?

Là encore ce n’est pas nouveau. Les études sont nombreuses montrant d’importants bénéfices santé sur les fonctions respiratoires, cardiovasculaires, osseuses, immunitaires, cérébrales, etc. Valérie Fourneyron indique que, preuves scientifiques et médicales à l’appui, « pratiquer une activité physique réduirait de 40% le risque de récidive pour un patient atteint d'un cancer du sein ou du côlon ».

Attention toutefois, il ne s’agit pas d’abandonner tous les médicaments mais d’utiliser le sport en complément des traitements afin de pouvoir diminuer la longueur de certaines ordonnances…

Utiliser le sport, est-ce vraiment rentable ?

Selon des estimations de la Mutualité française, si 150 euros pour une activité physique adaptée sont alloués à 10% des patients atteints d’une ALD (cancer, insuffisance respiratoire, diabète, obésité…), la Sécurité sociale pourrait économiser jusqu’à 56,2 millions d'euros par an.

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Source : Assemblée nationale, 27 mars 2015, Amendement n°917,
http://www.assemblee-nationale.fr/