SPF : un nouvel organe découvert dans le corps humain

Des chercheurs australiens révèlent l’existence d’un organe méconnu présent dans le corps humain. Il serait impliqué dans la défense immunitaire de l’organisme.
© Adobe Stock

"Des structures fines et aplaties." C’est ainsi que les chercheurs de l’Institut de recherche médicale Garvan (Darlinghurst, Australie) décrivent le nouvel organe qu’ils viennent de découvrir. Ils en révèlent l’existence dans une étude publiée le 22 août 2018 dans la revue Nature Communications.

Des structures impliquées dans la défense immunitaire

La découverte de ces chercheurs a eu lieu lors de la réalisation de films en microscopie 3D visant à capturer les images du système immunitaire en pleine action chez des souris. Ils remarquent alors des structures microscopiques fines attachées aux ganglions  lymphatiques, qu’ils nomment SPF pour "foyers de prolifération subcapsulaires" ou "subcapsular proliferative foci" en anglais. Une fois cette structure mises en évidence chez la souris, les scientifiques se sont interrogés sur son existence chez l’humain. Eurêka, les chercheurs observent également ces SPF chez leurs patients.

Mais à quoi servent ces structures si longtemps ignorées ? Leur position, proche des ganglions lymphatiques impliqués eux-mêmes dans les réponses immunitaires, suggèrent que ces SPF joueraient un rôle dans la défense contre des infections déjà rencontrées auparavant par l’organisme. Une hypothèse appuyée par le fait que des lymphocytes B mémoires, des cellules immunitaires qui mémorisent les caractéristiques d’un agent pathogène (bactérie, virus…) s’agrègent au niveau des SPF.

"Remplie de cellules immunitaires de différentes sortes, la structure est positionnée de façon stratégique pour détecter précocement les infections, ce qui en fait un magasin général pour combattre rapidement une infection dont le corps se souvient" détaillent les scientifiques dans un communiqué de l’institut Garvan. En somme, les SPF aideraient l’organisme à combattre les infections  qu’il a déjà rencontrées par le passé grâce au mécanisme de mémoire immunitaire. Ce dernier déclenche une réponse immunitaire plus rapide et plus efficace au second contact avec un agent pathogène qu’au premier contact.

"Il existe encore des mystères cachés dans le corps"

Pour le docteur Tri Giang Phan, co-auteur de l’étude cité par le communiqué de l’institut, cette découverte est majeure pour le domaine de la vaccination puisqu'elle dévoile des mécanismes de la mémoire immunitaire. Elle pourrait en effet ouvrir de nouvelles voies de recherche et participer à l’élaboration de vaccins plus efficaces. En attendant, cette découverte en elle-même constitue déjà une belle réussite : "c’est un rappel remarquable qu’il existe encore des mystères cachés dans le corps et ce même si nous, scientifiques, examinons les tissus du corps humain au microscope depuis plus de 300 ans" s’enthousiasme le docteur Phan. Qui sait ce que la prochaine découverte pourra nous révéler sur notre propre corps.

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Source : Memory B cells are reactivated in subcapsular proliferative foci of lymph nodes, Moran et al., Nature Communications, 22 août 2018
New "micro-organ" was hiding in plain sight, Communiqué de l'Institut Garvan 23 août 2018