Soleil, peau, grain de beauté et mélanome : toute une éducation

Publié par Dr Patrick Gourgues
le 28/06/2005
Maj le
3 minutes
Le mélanome, cancer de la peau, peut être la conséquence d'une exposition solaire prolongée, précoce ou trop brutale. Mais le soleil peut aussi avoir d'autres suites fâcheuses, en particulier pour les personnes traitées par certains médicaments.

Le mélanome, un cancer de la peau en très forte progression

En France, le nombre de cas de mélanome double tous les dix ans. Les dermatologues lancent un cri d'alarme et, pour certains, si l'on n'inverse pas la tendance, le mélanome sera la première cause de mortalité chez les moins de 45 ans dans les années 2030-2040.

Pour prévenir et dépister le mélanome : surveiller les grains de beauté

Pour ralentir la progression du m élanome, il faut éduquer la population :

Informer sur les facteurs favorisants.

  • Le nombre de grains de beauté : plus ils sont nombreux, plus le risque de mélanome est grand.
  • Une peau et des yeux clairs, des cheveux blonds ou roux prédisposent au cancer de la peau.
  • L'exposition au soleil est déconseillée entre 11h et 17h et surtout quand l'astre est à son zénith.
  • De toute manière, il est impératif de se protéger efficacement contre les UVB et UVA.
  • Pour les enfants, quel que soit le moment de la journée, il faut leur couvrir la tête, leur mettre des vêtements sombres et des lunettes. En effet, on sait maintenant que les expositions solaires dans l'enfance interviennent dans l'apparition du mélanome.

Surveiller sa peau et celle de ses proches.

  • Faire régulièrement inspecter sa peau par un médecin ou un dermatogoue est indispensable mais ne remplace pas l'auto-surveillance.
  • Une à deux fois par an, observez attentivement votre peau et celle de vos proches à la recherche de toute modification d'un grain de beauté ou d'une tâche en termes de taille, bords, couleur, saignement ou sensibilisation anormale. Toute évolution consitute un signe l'alerte devant amener à consulter.

Médicaments et exposition au soleil : attention aussi !

Si le soleil favorise l'apparition de cancers de la peau, il entraîne aussi des désagréments lors de la prise de certains médicaments. Plusieurs types de mécanismes existent (photosensibilisation, photoallergie), mais, tous donnent à peu près le même résultat, une rougeur cutanée, ressemblant fortement à un coup de soleil.

Attention donc, si l'on trouve le logo et la mention de photosensibilisation sur les notices et boites de médicaments.

Quand un traitement est pris par voie orale, la réaction cutanée s'étale sur toutes les zones exposées au soleil. Le plus souvent ce sont le visage, le dos des mains, les jambes et le décolleté qui en sont les victimes.

La réaction est parfois très violente et intense, c'est un super coup de soleil. On parle alors de phototoxicité.

L'éruption apparaît à chaque exposition et dépend de la dose de médicament ingérée.

Le phénomène existe aussi pour des traitements locaux, comme les pommades anti-inflammatoires. L'érythème se déclenche quand les rayons solaires contactent la partie du corps où la pommade a été appliquée.

Le mécanisme de la photoallergie est différent mais donne également une rougeur cutanée. Cette dernière se différencie de l'érythème par photosensibilisation car les zones exposées réactives ont des limites plus floues.

Les médicaments les plus souvent incriminés sont en majorité des anti-inflammatoires, dont le kétoprofène, certains antidépresseurs, des antibiotiques (cyclines, quinolones), des diurétiques (thiazidiques), des hypocholestérolémiants (fénofibrates).

Sources

Dernières nouvelles d'Alsace, 21 juin 2005.

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