Les seins martyrs du sport

Les seins occupent une place fondamentale dans l'image du corps de la femme. Raison de plus pour s'inquiéter des mauvais traitements qu'ils subissent parfois dans le sport.

Le jogging, le golf, le judo, l'équitation, le volley, toutes ces disciplines posent problème aux poitrines trop généreuses. Une taille au-delà de 95 ne permet pas de courir le marathon, c'est aussi simple que cela ! Dans la mythologie grecque, les Amazones se coupaient carrément un sein pour tirer à l'arc. On connaît aussi l'histoire de Violette Morris, grande vedette sportive d'avant-guerre, qui fit notamment carrière dans les sports automobiles et subit une mastectomie (ablation des seins) pour pouvoir mieux piloter ses bolides. Aujourd'hui, on ne recommandera à personne cette résolution extrême. Mais il arrive que l'on procède à une intervention chirurgicale de réduction mammaire lorsque la poitrine constitue un véritable handicap.

Un soutien sportif

Rappelons que la glande mammaire ne comporte aucun muscle. Les seins sont suspendus en équilibre précaire par les pectoraux et des muscles peauciers soumis aux forces de gravitation. A la longue, il arrive que leur seule présence à l'avant du thorax constitue une gêne et occasionne même des douleurs dorsales. D'où l'idée d'une pièce de soutien que l'on retrouve sous différentes formes tout au long de notre histoire vestimentaire : combinaison, gaine, bandes, etc. Actuellement, le soutien-gorge s'est imposé avec notamment des modèles spécifiquement conçus pour la pratique sportive. Ils sont coupés dans des tissus "respirants" (permettant d'évacuer la sueur) avec de larges bretelles et sans coutures aux zones de frottement qui pourraient blesser la peau. Les armatures rigides sont à proscrire - surtout dans les sports de contact - car elles risqueraient de provoquer des plaies par embrochage sur les baleines. Enfin, le choix d'un textile élastique évite à ces soutiens de se dégrafer accidentellement en plein effort. On les enfile comme un tee-shirt. Au début, ils donnent parfois l'impression d'écraser la poitrine. Evitez d'opter pour une taille au-dessus, car le soutien perdrait en efficacité et risquerait d'entraîner des frottements, notamment des irritations douloureuses du mamelon.

Deux poids, deux mesures

En règle générale, le sport est bon pour la santé des seins. Il participe au renforcement de la musculature de soutien. Différentes études montrent que le sport agit plutôt plus efficacement pour ce raffermissement de la poitrine que les nombreuses crèmes et produits vendus en pharmacie. Seulement, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Pas question par exemple, de s'engager dans une course sur longue distance sans enfiler un soutien-gorge. Même les petits seins sont sensibles aux tressautements de la course à pied et, à la longue, ces vibrations risquent de détruire les fibres du tissu conjonctif. Il arrive aussi que cela perturbe l'équilibre hormonal. Des études ont révélé que les sécrétions de prolactine variaient sensiblement chez les coureuses à pied, selon qu'elles portaient ou non un soutien-gorge. L'absence de soutien peut également favoriser l'apparition d'une symptomatologie étonnante avec aménorrhée (arrêt des règles) et galactorrhée (écoulement de lait par le mamelon). Malheureusement, cette pathologie est encore méconnue des médecins qui, en cas de problèmes endocriniens, ne pensent pas toujours à interroger leurs patientes sur le port d'un soutien-gorge pendant l'effort.

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