Publié par Rédaction E-sante.fr
le 25/04/2002
le
3 minutes
L'entorse correspond à une élongation des ligaments pouvant aller jusqu'à leurs ruptures partielles ou complètes.

L’entorse de la cheville : fréquente mais pas forcément bénigne

Les entorses de cheville sont l'une des pathologies sportives les plus fréquentes.

Il ne s'agit pourtant jamais d'un accident banal. 90 % sont des entorses du ligament latéral externe de la cheville.

Une entorse de la cheville peut être la conséquence :

  • d'un mauvais échauffement,
  • d'un terrain mal entretenu,
  • d'un matériel inadapté (chaussures)
  • ou d'un problème articulaire préexistant.

Une fracture de la cheville lui est parfois associée. Pour cette raison, il faut au moindre doute faire une radiographie de la cheville.

Trois stades de gravité croissante sont identifiés.

Le premier stade de l’entorse de la cheville

C'est un stade d'élongation ligamentaire.

On retrouve une douleur à la palpation de la malléole externe (partie osseuse externe renflée de la cheville correspondant à l'extrémité inférieure du péroné et sur laquelle s'insère un des faisceaux du ligament externe de la cheville).

En revanche, la cheville est stable et sa mobilisation vers l'intérieur (varus) ne dépasse pas l'angle habituel et physiologique. Il n'y a pas d'œdème ni d'ecchymose. A ce stade, l'entorse de la cheville guérit en deux à trois semaines avec un strapping (contention avec des bandes adhésives), la reprise sportive étant possible à huit jours.

Le deuxième stade de l’entorse de la cheville

A ce stade, il s'agit d'une déchirure incomplète des faisceaux ligamentaires.

Il existe un œdème de la cheville (gonflement) associée souvent à une ecchymose. La mobilisation de la cheville en varus retrouve une laxité (c'est-à-dire un dépassement des angles de mobilisation habituels de l'articulation), mais parfois la douleur ne permet pas cette mobilisation.

Une radiographie de la cheville est indispensable pour éliminer un arrachement osseux ou une fracture.

Le traitement doit être précoce. Il associe une compression pendant 30 minutes afin de limiter l'œdème (mousse et bande), de la cryothérapie (application de froid en bombe), puis un bandage compressif, de la racine des orteils jusqu'à mi-mollet.

Le membre est surélevé pour faciliter le drainage. La marche avec cannes anglaises (béquilles) est préférable les trois ou quatre premiers jours.

La cicatrisation prend environ trois semaines, mais la kinésithérapie commence au bout de quelques jours afin d'éviter l'enraidissement de l'articulation.

Le footing peut être repris à partir du dixième jour, avec le port d'un strapping. Dans le même temps, un travail de renforcement musculaire est effectué. La reprise de l'activité sportive se fait très progressivement sur deux à trois mois en même temps que la rééducation avec le port d'un strapping.

Le troisième stade ou entorse grave de la cheville

A ce stade, un ou deux faisceaux du ligament sont complètement rompus.

La cheville gonfle presque instantanément, avec formation d'un hématome. Quand l'examen de la cheville est possible, il retrouve une laxité. La radio recherche les lésions associées. Le traitement initial vise à lutter contre l'œdème.

Ensuite, plusieurs attitudes sont possibles, dont la chirurgie, qui est en général proposée aux sportifs jeunes de bon niveau. Un traitement identique au deuxième stade est possible également. Enfin, il est maintenant proposé une atèle qui est réglable en fonction de l’œdème.

Les premiers jours après une entorse de cheville

La kinésithérapie est très utile les premiers jours (le temps que persiste un œdème et une douleur) puis la rééducation proprioceptive, également très utile pour l'avenir de la cheville.