Les pleurs de bébé : un langage à décrypter

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 13/10/2003
le
6 minutes
dramatiquement avec crémage pleurer bébé portrait très émotif
Istock
Si une mère reconnaît dès les premiers jours les cris de son nouveau-né, il est plus difficile d'en comprendre les raisons. Faim, soif, douleur, inconfort, peur, tension intérieure, etc., les causes sont multiples. Dans tous les cas, restez calme, rassurez-le par votre présence et vos câlins et cherchez l'origine afin d'y remédier. Ne culpabilisez pas, de jour en jour vous arriverez à décrypter les pleurs de votre enfant et à le soulager.

Les pleurs de bébé : premier outil de communication

Au plus jeune âge, les pleurs sont le seul moyen dont bébé dispose pour communiquer. Il indique ainsi un malaise, une tension intérieure ou tente de vous faire comprendre ce qu'il désire. Progressivement, il comprend que crier vous fait venir et que vous savez trouver les gestes qui l'apaisent. En répondant à votre nouveau-né en pleurs, vous ne le rendrez pas capricieux. Au contraire, c'est ainsi que naît la confiance entre vous, et la confiance qu'il aura dans ce monde qu'il découvre à peine.

En quelques semaines, vous commencerez à différencier ses cris et à interpréter le sens de ses manifestations. En comprenant plus facilement s'il a faim, froid, mal ou s'il est sale ou bien fatigué, vous allez ensemble développer un langage et apprendre à vous connaître.

Un bébé ne pleure jamais " pour rien " !

Les caprices n'existent pas chez un bébé. Avec les pleurs, il essaie de traduire un inconfort ou un besoin d'amour. Vous devez donc en rechercher les raisons : faim (même si ce n'est pas encore l'heure), soif (le chauffage rend souvent l'air très sec), inconforts divers (mouillé, sale, nez bouché…), douleur, fatigue, excitation, rage, frustration, peur, ennui, besoin de compagnie, qu'on le prenne dans les bras, etc. Il faut ensuite essayer de le calmer, et cela, même si vous n'avez pas trouvé l'origine des pleurs.

Dans tous les cas, montrez-lui votre compassion et expliquez-lui que vous ne comprenez pas mais que vous cherchez à le soulager. Vous connaissez mieux que quiconque votre enfant et ce qui l'apaise préférentiellement : câlins, tétine, chanson, musique douce, massage, bouillotte, porte-bébé ventral, moment de solitude, etc. Dites-lui bien que vous êtes à ses côtés et désolée de ne pouvoir le soulager. Bercez-le et parlez-lui tendrement.

Et s'il est inconsolable ?

Si vous n'arrivez pas à le calmer rapidement, ne pensez jamais être une mère incompétente. Premièrement, on ne peut tout apprendre du jour au lendemain. Ensuite, tous les bébés pleurent et il semblerait qu'une certaine dose soit inévitable, voire même nécessaire. Bébé doit s'adapter à son nouvel environnement et traverser des stades de développement qui s'accompagnent inévitablement de conflits intérieurs. Ne culpabilisez pas. Il arrive à toute maman de ne pas trouver : bébé a mangé et bu, il est propre, il a dormi, il ne semble pas souffrir, et pourtant les pleurs continuent. Il refuse vos bras ou se calme parfois lorsque vous le prenez, mais recommence dès que vous le posez. Il semble inconsolable. Dans ces conditions, installez-le simplement dans son lit et dites-lui que vous l'aimez, que tout va bien, puis laissez-le vider sa tension intérieure. Revenez le voir régulièrement, il devrait finir par trouver en lui le moyen de se calmer.

Gardez toujours votre calme

Les pleurs d'un bébé sont inquiétants, souvent stridents et déchirants. A la fois inquiète et épuisée, vous avez parfois des difficultés à ne pas vous énerver vous-même. Or cela n'arrange rien, pire, détériore davantage la situation. Nos petits sont très sensibles à nos émotions. En règle générale, un bébé qui perçoit des tensions ambiantes y répond par un surcroît de cris. Par exemple, un bébé dont la mère est fatiguée aura tendance à pleurer pour l'appeler et lui dire son inquiétude. Ce qui ne fera que crisper davantage sa mère.

Dans cette situation, la meilleure des solutions est de le laisser pleurer quelques minutes, le temps de vous ressaisir, puis de le prendre doucement dans vos bras et de le serrer délicatement contre votre cœur afin qu'il se rassure en entendant le bruit des battements.

Si vous êtes incapable de vous reprendre, déléguez ! Confiez l'enfant à quelqu'un d'autre, le temps de vous remettre en forme.

Pleurs du soir ou tension intérieure ?

De nombreux bébés se mettent à pleurer de façon systématique en fin de journée. A ce mystérieux comportement, plusieurs explications ont été avancées :

  • besoin d'exprimer et de décharger toutes les émotions accumulées durant la journée ;
  • angoisse de la nuit qui tombe ;
  • heure où les parents sont pressés et fatigués : le bébé ne fait que renvoyer la tension ambiante.

De tels pleurs, après une longue journée, au moment où l'on rentre du travail et lorsque le repas est à préparer, sont parfois difficiles à supporter. Néanmoins, il est impératif de conserver son calme, car plus vous serez énervée, plus il pleurera. Dites-vous qu'il a besoin de décharger sa tension et qu'il ne sait pas le faire autrement.

Il n'existe pas de remède miracle. Peu à peu votre enfant finit par se calmer et l'âge aidant, ses crises de larmes du soir finissent par s'estomper. Une fois que vous avez tout essayé, le mieux est d'attendre que cela passe, tout en restant tendre et compatissante, câlinez-le et rassurez-le en lui affirmant que vous l'aimez toujours, malgré sa colère et ses cris.

Trop chaud, trop froid

En règle générale, on a toujours tendance à trop couvrir un jeune bébé. Or il est comme nous, si vous avez chaud, il a chaud aussi. Ainsi, si vous êtes bien en chemisier, inutile de lui mettre deux gilets l'un sur l'autre. Observez toujours attentivement votre enfant. S'il a la nuque humide, il a trop chaud, découvrez-le. Mais, attention, laissez-lui toujours ses chaussons car les bébés ont souvent les pieds froids. En revanche, votre tout-petit se défend moins bien que nous contre le froid. Si vous avez un peu froid, ne tardez pas à le couvrir davantage.

La plupart du temps, c'est lors du bain ou dans un courant d'air que les plus petits attrapent froid. L'idéal est de placer un petit chauffage d'appoint dans la salle de bain avant de commencer à le déshabiller. Inversement, une température de 19°C dans sa chambre est bien suffisante.

Comprendre ses pleurs

Au-delà de 6 semaines, votre bébé tend à pleurer moins souvent, il vous est plus facile d'identifier les raisons. Mais d'autres causes qui n'existaient pas chez le nouveau-né apparaissent.

Les pleurs d'ennui et de solitude

Et oui, un bébé qui a tant à découvrir et à apprendre peut parfaitement s'ennuyer. S'il ne veut pas rester seul dans son lit, pensez à lui fournir toutes sortes d'objets à explorer. De la même façon, il a besoin de compagnie. Impliquez-le dans toutes vos activités. S'il ne peut participer, installez-le près de vous afin qu'il puisse vous observer. Vous développerez ainsi une douce complicité.

Les pleurs de rage et de frustration

Physiquement et intellectuellement ses capacités augmentent de jour en jour. Toutefois, deux forces s'opposent à la réalisation de ses envies :

  • il est encore trop petit pour faire tout ce qu'il voudrait, ce qui le met en rage ;
  • vos refus et vos interdits génèrent en lui une grande frustration.