Risque anesthésique divisé par 10

Que les phobiques du bloc opératoire se détendent, l'anesthésie est de moins en moins risquée. En France, en vingt ans, le nombre de décès à l'issue d'une anesthésie générale a été divisé par 10.

Depuis toujours, la crainte de l'anesthésie est largement répandue. Et en effet, les taux de mortalité révélés par une enquête nationale de l'Inserm* en 1983 sont loin d'être négligeables. C'est ainsi qu'un décret sur la sécurité anesthésique a été élaboré en 1994 : consultation pré-anesthésie, contrôle par des appareils mesurant l'oxygénation et le rejet de gaz carbonique, procédures de vérification et de maintenance du matériel, surveillance systématique des patients après l'intervention, dans une salle spécifique, dotée d'infirmières et de matériel adéquat, etc.

Afin de connaître les bénéfices d'une telle réglementation, une nouvelle enquête a été réalisée. Les résultats viennent d'être présentés à l'occasion des Journées nationales de la Société française d'anesthésie et de réanimation.

  • Le nombre d'acte d'anesthésie générale s'est considérablement accru : 8 millions en 1999, contre 3,6 millions en 1980.
  • Le risque mortel a été divisé par 10. Il était d'un décès pour 13.000 actes d'anesthésie en 1980, contre un décès pour 140.000 anesthésies aujourd'hui.
  • Cette réduction concerne toutes les tranches d'âges et toutes les catégories de malades, même si le risque est toujours majoré par l'âge (il augmente après 40 ans) et le mauvais état général.
  • Les atteintes respiratoires, cardiaques et vasculaires expliquent la majorité des décès. Parmi les causes cardiaques, l'infarctus au cours de l'anesthésie est au premier plan.
  • La dépression respiratoire au réveil n'est plus en cause grâce aux mesures de prévention et l'allergie aux médicaments est devenue mineure.
  • Les actes chirurgicaux les plus souvent associés à un risque mortel sont la chirurgie orthopédique, avec la fracture du col du fémur chez les personnes fragilisées et la chirurgie abdominale, notamment d'intervention pour des cancers associés à des péritonites.

Soulignons cependant que ces résultats encourageants risquent de pâtir de la pénurie qui progresse dans la profession : entre 2010 et 2020 le nombre d'anesthésistes en retraite sera de 500 par an, contre seulement 200 nouveaux diplômés…

* Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale

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Source : Congrès de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar), 18-21 septembre 2003, Paris.