Résistances aux traitements anti-VIH, des chiffres inquiétants

Publié par Dr Agnès Lara
le 14/01/2002
Maj le
2 minutes
Autre
Une étude menée aux Etats Unis, par des chercheurs californiens, montre que près de 80% des séropositifs pour le virus du Sida sont porteurs de formes résistantes aux médicaments antirétroviraux. Ces résultats posent la question de la pérennité des trithérapies, qui jusqu'ici avaient fait leurs preuves.

Les antirétroviraux ont apporté une avancée thérapeutique majeure dans le traitement du Sida. Ces médicaments, capables de ralentir la multiplication du virus, ont été administrés depuis quelques années sous la forme de trithérapies (association de trois médicaments agissant contre le virus) de façon à conjuguer leurs effets. Le succès de ces trithérapies a été tel qu'il a permis de sauver de nombreuses vies et a contribué à un net recul de l'épidémie dans les pays occidentaux. Malheureusement, les résistances aux antirétroviraux deviennent de plus en plus fréquentes. C'est ce que montre une étude réalisée par une équipe de chercheurs californiens.

Des résultats inquiétants

1.647 échantillons de plasma sanguin ont été tirés au hasard parmi ceux des 209 000 sujets séropositifs aux Etats-Unis. Leur analyse a montré que 78% d'entre eux contenaient des virus résistants. Ces résultats sont inquiétants et pourraient remettre en question l'efficacité des trithérapies dans l'avenir.

A quoi sont dues ces résistances ?

Les résistances découlent des propriétés intrinsèques du virus HIV,qui,comme celui de la grippe et bien d'autres,se caractérise par sa très grande variabilité génétique. Cela signifie que la séquence de son génome peut se modifier très fréquemment, augmentant par là même sa capacité à résister à tel ou tel médicament antirétroviral.

Que peut-on faire ?

Il est possible de déceler de telles résistances. Les tests de résistance sont habituellement recommandés aux patients sous traitement antirétroviral et n'obtenant pas d'effets probants. Il est également conseillé aux femmes enceintes séropositives, ainsi qu'aux patients n'ayant encore suivi aucun traitement, mais vivant dans une région où la fréquence des résistances est élevée. Il est ainsi possible d'adapter le traitement en fonction des résultats de ces tests, afin d'obtenir une meilleure efficacité.

Face à l'émergence de ces résistances aux traitements, la prudence est plus que jamais de mise et l'usage du préservatif, un peu délaissé ces derniers temps, doit être remis au goût du jour.Le meilleur traitement reste aujourd'hui encore la prévention.

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