Qu'est-ce que la grippe ?

Quels sont les symptômes de la grippe ?
Le virus de la grippe est extrêmement contagieux et une épidémie touche entre 30 % et 60 % des personnes non vaccinées et non immunisées par un contact antérieur avec le virus. Les premiers symptômes apparaissent un à trois jours après la contamination. L'ensemble de ces symptômes porte le nom de syndrome grippal. Ils surviennent brutalement : malaise général, fièvre tout de suite élevée (39°C ou plus) avec frissons, maux de tête et douleurs musculaires (semblables à des courbatures) parfois intenses. Dans les jours qui suivent, ces symptômes s'accompagnent souvent de fatigue, de perte d'appétit, d'abattement, de douleurs lombaires et d'une rhinopharyngite. A l'examen, le médecin ne constate généralement aucun signe clinique important. Mais c'est bien le point important : qu'il vérifie l'absence de pneumonie, de méningite, etc. Les examens complémentaires sont en général inutiles. Ni la prise de sang ni la radiographie des poumons n'apportent d'information utile aux soins. Dans l'immense majorité des cas, la guérison survient spontanément au bout de 4 à 7 jours. La fièvre chute brutalement ou diminue peu à peu. Les autres signes disparaissent en même temps, sauf la toux et la fatigue, qui persistent parfois pendant plusieurs semaines. Cette persistance inquiète toujours, mais elle n'indique rien de grave. Tout finit par rentrer dans l'ordre.
Le syndrome grippal n'est pas toujours la grippe !
En effet, de nombreux virus différents de la grippe donnent des symptômes très ressemblants, bien qu'en général, moins prononcés. C'est pourquoi la simple constatation d'une fièvre brutale avec maux de tête et courbatures ne permet pas d'affirmer que le malade est vraiment atteint de la grippe... sauf en situation épidémique, où les risques de se tromper sont alors très faibles. Mais beaucoup de personnes vaccinées peuvent avoir un épisode de syndrome grippal dû à un virus autre que le virus de la grippe, au cours de la saison hivernale. Ils pensent alors (à tort) que le vaccin ne les a pas protégé contre la grippe, et contribuent à la réputation injustifiée de mauvaise efficacité de cette vaccination.
Quand la grippe peut-elle être grave ?
Très exceptionnellement, une souche très virulente de virus grippal peut entraîner des symptômes graves avec oedème pulmonaire (c'est-à-dire que le poumon se gorge d'eau, ce qui l'empêche de fonctionner normalement) et insuffisance respiratoire aiguë, apparaissant quelques jours après le début d'une grippe qui semblait comme les autres. On parle alors de « grippe maligne ». Quelques cas ont été décrits d'atteintes d'autres organes, avec inflammation du cœur, de la membrane qui l'entoure (le péricarde), du foie, une atteinte du foie ou encore une méningo-encéphalite.
Le risque est souvent lié à une surinfection.
Plus souvent, la grippe peut devenir grave en raison d'une surinfection. Fatigué par l'infection grippale, l'organisme se défend moins bien contre les autres microbes. Une surinfection due à des bactéries: peut survenir, surtout si l'appareil respiratoire est déjà malade ou si la personne est âgée. Les surinfections les plus fréquentes sont des pneumopathies, des bronchites, parfois des pleurésies ou des infections ORL : otites ou sinusites (surtout chez l'enfant).
1.500 à 2.000 morts par an
En définitive, chez les personnes en bon état général, c'est à partir de l'âge de 65 ans que le risque de complication de la grippe devient sérieux et que l'on observe une nette augmentation du risque de décès lié à la grippe. Mais des risques particuliers sont liés à certaines maladies du coeur, des poumons, de l'immunité, etc. Au total, en France, selon l'Assurance maladie, la grippe tue directement ou indirectement entre 1.500 et 2.000 personnes par an, essentiellement des personnes âgées de plus de 65 ans. Ce qui en fait, suivant les années, la première ou la deuxième maladie infectieuse qui tue le plus !
D'où la recommandation des autorités de santé de se faire vacciner chaque année et la prise en charge à 100% du vaccin pour toutes les populations à risque de complications.