Quand la douleur devient une maladie en soi...

La douleur est un phénomène que nous connaissons tous. En effet, qu'il s'agisse d'un coup de marteau sur le doigt, d'un mal de dents, d'une lombalgie ou d'une opération chirurgicale, tout le monde est concerné un jour ou l'autre. Toutefois, la difficulté à traiter la douleur vient du fait qu'elle est extrêmement subjective. Sa perception est influencée par notre culture, notre éducation et la façon dont on la subit, comme par exemple lorsqu'elle est associée à une maladie grave.

On distingue deux grands types de douleurs : aiguë et chronique.La première est consécutive à une stimulation, comme un coup de marteau ou une douleur dentaire. Cette douleur, en réponse à une agression, est un signal d'alarme signifiant qu'on se trouve en danger, ce qui va induire un comportement visant à se soustraire du danger. De la même façon, une douleur qui suit une intervention chirurgicale est une douleur physiologique que l'on s'efforce de contrôler afin de la réduire en intensité et en temps. Soulignons que la douleur aiguë liée aux soins, aux examens et à la chirurgie, fait partie d'un des axes prioritaires du programme de lutte contre la douleur du ministère de la Santé.

Inversement, les douleurs chroniques s'installent, durent longtemps et envahissent complètement la vie quotidienne de celui qui souffre et de son entourage. Ce type de douleur, inutile et considéré comme une « maladie en soi », est pris en charge par les centres de consultation de la douleur. Il est très difficile d'en faire une estimation précise, parce que ces douleurs sont toutes différentes, excepté dans certains domaines malheureusement très courants, comme les douleurs rhumatismales que subissent les personnes âgées, la lombalgie qui touche 50 à 60% de la population, la migraine (15%), les douleurs dentaires, etc.

Quelle prise en charge ?

Il existe nombre de substances pharmacologiques permettant de prendre en charge la douleur, mais toutes les douleurs ne se traitent pas uniquement avec des médicaments.Les molécules dont on dispose aujourd'hui sont la morphine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l'aspirine, le paracétamol. La plupart sont des substances très anciennes, mais gardent une place prépondérante dans la médecine moderne : le paracétamol a été mis au point en 1893 et l'aspirine en 1897. Soulignons en passant que le paracétamol est l'antalgique le plus utilisé dans le monde et le plus prescrit. Loin d'avoir le niveau d'efficacité de la morphine, il présente le meilleur ratio bénéfice/risque, c'est le mieux toléré.

Malgré tout, de nombreux progrès pharmacologiques ont été réalisés. Ces médicaments peuvent être pris oralement, injectés ou administrés de façon auto-contrôlée par le patient lui-même. Il existe aujourd'hui des formes à diffusion lente ou rapide, à libération différée ou prolongée dans le temps. On peut désormais appliquer un antalgique en patch sur la peau.

L'autre grande avancée dans le domaine de la douleur est la prise de conscience collective de la nécessité de mieux la prendre en charge. Des protocoles et des recommandations ont ainsi été formulés afin d'optimiser les traitements en fonction des patients.

Si le mythe du « médicament universel contre la douleur » persistera encore longtemps, puisque la douleur est multiple et qu'il n'existe pas un seul mécanisme de la douleur, des progrès sont encore à venir, comme par exemple la mise au point de nouvelles molécules toujours plus efficaces, mais exemptes d'effets indésirables… Cela devrait notamment être possible pour la morphine et l'aspirine.La recherche sur les mécanismes impliqués dans la douleur est également une voie d'espoir, car elle pourrait offrir de nouvelles cibles pour de nouveaux médicaments.

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Source : Fondation pour la recherche médicale, " Combattre la douleur sur tous les fronts ".