La pyromanie, quand le besoin de mettre le feu est irrépressible...

Avec la sécheresse de l'été, les incendies qui ravageant des hectares de forêts sont au coeur de l'actualité estivale. Une question demeure toujours : l'incendie est-il accidentel, criminel ou intentionnel ? Est-il à mettre sur le compte d'un distrait laissant tomber dans la broussaille son mégot de cigarette, d'un criminel réglant ses comptes à l'aide de l'arme incendie ou bien est-il dû au passage à l'acte d'un pyromane, trouvant plaisir au spectacle d'embrasement du paysage ?
Sommaire

La pyromanie est connue depuis la nuit des temps. Aucun manuel de psychiatrie ou de médecine légale n'omet d'en donner la définition. Pour autant, la psychologie des pyromanes est peu étudiée et nos connaissances restent plutôt descriptives. L'énigme de la pyromanie n'est pas à ce jour parfaitement élucidée…

La pyromanie est un trouble du contrôle des impulsions

Pour repérer les différentes maladies psychiatres, les spécialistes se réfèrent à un système de classification des affections mentales, dénommé le DSM. La pyromanie y est classée dans le chapitre des troubles du contrôle des impulsions, au côté du jeu pathologique (envie irrépressible de jouer - jeux d'argent-), de la kleptomanie (envie irrépressible de voler), de la trichotillomanie (envie irrépressible de s'arracher les cheveux) et du trouble explosif intermittent (perte de contrôle des impulsions agressives conduisant à des destructions de biens ou à des actes de violence contre des personnes).Tous ces troubles ont en commun* :

  • une impossibilité de résister au besoin ou à la tentation de commettre un acte dommageable (mettre le feu, être violent, voler…) pour l'individu lui-même ou pour autrui ;
  • une tension physique et psychologique avant de passer à l'acte prémédité ou non ;
  • une sensation de plaisir ou de soulagement une fois l'acte commis, avec parfois dans un deuxième temps, du remord ou de la culpabilité.

Le pyromane éprouve un besoin irrépressible de mettre le feu

Plus spécifiquement, le pyromane ressent un besoin irrépressible d'allumer des feux sans arriver à se contrôler. L'acte en lui-même, souvent prémédité, ne comporte pour autant aucune intention particulière : il ne s'agit pas d'en trouver un quelconque bénéfice économique ou de régler un conflit avec une personne. Au contraire, c'est le feu en lui-même qui le fascine ; il ressent du plaisir à contempler l'incendie. Cette fascination pour le feu explique, pour une part, que les pyromanes soient souvent des pompiers volontaires ou de métier. Par ailleurs, il n'est pas rare d'arrêter le pyromane, qui loin de tenter de se dissimuler, reste sur les lieux de son crime… Souvent, c'est même lui qui donne l'alarme, voire qui vient en aide aux victimes ou aux secouristes. Paradoxalement, il ne se montre pas particulièrement affecté par les dégâts, les blessures, voire les décès, que son acte a entraîné, comme s'il n'avait aucune conscience de sa responsabilité.

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