Pourquoi choisir un implant dentaire ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 25/02/2008
Maj le
4 minutes
Autre
Qu'est-ce qu'un implant dentaire ? Pourquoi est-ce dans l'absolu la meilleure solution lorsqu'une dent est manquante ? Quelles sont les autres possibilités ? Réponses du Pr Armand Paranque*, chirurgien maxillo-facial.

Qu'est-ce qu'un implant dentaire ?

Pr Armand Paranque : Un implant dentaire est une racine en titane que l'on visse dans l'os et qui va remplacer la ou les racines d'une dent manquante. Comme il ne s'agit que d'une fausse racine, et non d'une dent en totalité, il faudra ensuite recouvrir cet implant d'une couronne (prothèse). La pose de l'implant dentaire passe donc par une phase chirurgicale, le plus souvent très légère et réalisable sous anesthésie locale. Grâce aux dizaines d'années de recul dont nous disposons maintenant, nous pouvons dire que ces traitements sont extrêmement fiables.

Quels sont les praticiens habilités à poser des implants dentaires ?

Pr Armand Paranque : La phase chirurgicale de la pose de l'implant peut être réalisée par un chirurgien dentiste spécialisé en implantologie, par un chirurgien maxillo-facial (la première greffe de visage a été réalisée par un chirurgien maxillo-facial, le Pr Bernard Devauchelle), ou par un stomatologue lequel est un médecin ayant une formation de chirurgie buccale et de prothèse dentaire.

Quand faut-il envisager l'implant dentaire ?

Pr Armand Paranque : Quand il manque une ou plusieurs dents, différentes possibilités se présentent. La prothèse mobile ou prothèse adjointe La plus simple (et la plus économique) c'est le " dentier de nos grands-mères ", que l'on enlève tous les soirs pour le poser dans le verre à dents sur la table de nuit. Il s'agit d'une prothèse qui s'appuie sur les dents situées à côté et qui tient à l'aide de crochets ou d'un faux palais en résine. Cette solution, difficile à supporter sur le plan psychologique, est aujourd'hui de moins en moins utilisée, d'autant plus qu'elle contribue à faire disparaître progressivement l'os qui est susceptible de recevoir le ou les implants. En effet, comme beaucoup de tissus dans l'organisme, à l'instar d'un cerveau que l'on ne stimule pas et qui devient de moins en moins performant, ou d'un muscle qui ne travaille plus et qui s'atrophie, l'os lorsqu'il n'est plus stimulé par les contraintes mécaniques de la mastication, va disparaître petit à petit.Cet os qui soutient la dent et la racine dentaire s'appelle l'os alvéolaire. Ainsi, le dentier ne stimule pas l'os à l'endroit où il manque des dents. Pire, il lui impose des contraintes inadaptées qui vont accélérer sa fonte. En ne préservant pas le capital osseux, cette solution qui paraît simple et économique au premier abord, ne l'est pas car elle nécessite régulièrement de réadapter l'appareil au nouveau contour osseux résorbé. Cette absence de stimulation de l'os alvéolaire est aussi valable pour les bridges.Le bridge Comme son nom l'indique, le bridge est un pont qui va remplacer une ou plusieurs dents. Cette prothèse est fixe et s'appuie sur une ou plusieurs des dents situées de part et d'autre de la région édentée, les " piliers " du bridge. Celles-ci vont être fragilisées car elles sont obligatoirement retaillées, voire souvent dévitalisées. En outre, ces dents ou " piliers " vont travailler à la place des dents manquantes. A plus ou moins long terme, on risque de les condamner. Il faudra alors augmenter le nombre de dents à remplacer sur le bridge, lequel va à nouveau fragiliser ses piliers, et ce d'autant plus rapidement que le bridge sera plus long. Le bridge est une bonne solution à l'édentement, mais il ne préserve ni l'avenir des dents piliers, ni celui de l'os alvéolaire. Le patient doit en être informé.

La prothèse sur implant

L'implant constitue donc la seule solution prothétique qui préserve l'avenir des dents voisines, mais aussi celui de l'os alvéolaire qui le soutient.Un bilan local (examen clinique, radiographies et parfois scanner ou tomographie tridimensionnelle) en confirme la faisabilité. Un interrogatoire précis concernant l'état de santé du patient est également impératif.

Quelles sont les conséquences de la fonte de l'os alvéolaire ?

Pr Armand Paranque : Lorsque l'os support de la dent disparaît, la pose du ou des implants peut devenir impossible, ce qui est confirmé par le scanner. Il faut alors réaliser un geste d'aménagement osseux et parfois muqueux. Ce geste d'augmentation des volumes osseux, en fonction de son importance, peut être réalisé sous anesthésie locale, neuroleptanalgésie voire anesthésie générale dans certains cas. Il consiste le plus souvent en la réalisation d'une greffe osseuse. Certains biomatériaux commencent à être très performants, à la condition impérative qu'ils soient utilisés dans les situations cliniques pour lesquelles ils sont prévus.Quoiqu'il en soit, en 2008, l'os autologue (os prélevé sur le patient lui-même) reste LE matériau le plus fiable et le plus polyvalent. Enfin, ces techniques délicates doivent être réalisées par un praticien très expérimenté.* Le Pr Armand Paranque est ancien chef de service à l'Hôpital Begin, chirurgien maxillo-facial, chirurgien plastique de la face et Professeur agrégé du Val-de-Grâce.

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