Pomme : un aliment médicament… plein de pesticides ?

Pomme : quelle est sa composition ?
La pomme est un fruit recouvert d’une peau plus ou moins tendre, d’une chair souvent assez croquante, légèrement sucrée ou parfois acidulée. Au centre se trouvent cinq alvéoles qui abritent chacune deux pépins : mais ça, on ne le mange pas, et c’est dommage !
Elle contient beaucoup d’eau (comme tous les fruits), un bon mélange de fibres (hémicellulose et pectines) concentrées surtout dans la peau et les pépins, pas mal de sels minéraux dont du potassium, du magnésium, un peu de folates (vitamine B9) et de vitamine C, des glucides où le fructose est majoritaire et beaucoup d’antioxydants : polyphénols et carotènes.
C’est la combinaison de tous ces nutriments qui donne ses propriétés médicamenteuses à la pomme.
Pomme, équilibre alimentaire et minceur
La pomme crue a un index glycémique assez bas. Autrement dit, elle ne fait pas grimper le taux de sucre de votre sang, ce qui est excellent pour votre équilibre alimentaire. Celui de la pomme cuite est un peu plus élevé mais il n’atteint pas des sommets (sauf si elle est sucrée).
La pomme favorise la minceur pour deux raisons :
- La première est qu’elle est un excellent coupe-faim qui apporte peu de calories, pas du tout de gras, juste un peu de glucides et plein de bons nutriments. Le jour où vous avez été obligée d’escamoter votre petit déjeuner, emportez une pomme au bureau. En la grignotant dans la matinée, vous arriverez au déjeuner sans problème.
- La seconde est qu’elle est rassasiante grâce à sa texture croquante (qui vous oblige à mâcher) alliée à sa richesse en fibres et surtout en eau. Des dés de pomme dans une salade pour commencer le repas et hop ! Vous mangerez moins ensuite car votre seuil de satiété se mettra en route.
Pomme et cholestérol
Depuis des dizaines d’années, il a été démontré que la consommation de deux ou trois pommes par jour faisait baisser un cholestérol trop élevé.
Une pomme à chaque repas (petit déjeuner, déjeuner et dîner) peut donc remplacer un de ces médicaments anti cholestérol dont l’innocuité a été récemment remise en question.
Pomme et système digestif
La pomme est vraiment l’amie de votre tube digestif, qu’elle soit crue ou cuite et en toutes circonstances. Ceci à cause de la diversité de ses fibres.
Si vous en mangez régulièrement, vous ne serez jamais constipée. D’où un gain de temps et un bien-être certain. En compote, elle a même un effet légèrement laxatif.
Si vous être victime de diarrhées, de la pomme crue et râpée va bien arranger la situation.
Pomme et microbiote
Votre microbiote, ces kilos de bactéries intestinales, qui joue un rôle primordial dans votre santé et votre bien-être a un grand besoin de fibres pour être en forme.
Celles de la pomme lui feront très plaisir.
Pommes et pesticides
C’est le très vilain revers de la médaille.
Pour lutter contre les maladies des pommiers, pour que les fruits ne soient pas véreuses, se conservent et se vendent mieux, ces pauvres pommes accumulent les traitements chimiques. Résultat : elles sont parmi les fruits qui renferment le plus de pesticides. Et chacun sait que ceux-ci ne sont pas du tout bon pour la santé !
Le lavage, même avec du bicarbonate de soude ou du vinaigre comme il est parfois recommandé, élimine seulement une toute petite partie de ces pesticides.
Mais heureusement, de plus en plus d’agriculteurs français se sont convertis au bioou à l’agriculture raisonnée et produisent des pommes saines que vous pouvez consommer sans risque.
N’achetez pas vos pommes en grande surface : elles viennent de cultures industrielles et sont très pesticidées. Trouvez-vous un fournisseur, au marché ou dans votre quarter, qui vend des pommes bios françaises. Vous pourrez ainsi profiter de tous leurs bienfaits.
Pommes : comment les choisir ?
Plus la peau d’une pomme est rouge, comme l’Ariane, l’Antarès, la Cox Orange, la Pink Lady, les Red Chief, ou Delicious, plus elle est riche en antioxydants. Préférez donc celles-ci.
La Golden domine le marché : vous en trouvez toute l’année, sauf en en plein été. Elle est pratique, aussi bonne crue que cuite. Mais toutes les Reinettes (Clochard, Canada, du Mans) sont parmi celles qui ont le plus de goût.
La Granny Smith, souvent appelée Pomme verte, se caractérise par sa chair très croquante et acide.
Quelles qu’elles soient, choisissez toujours des pommes dont la peau est bien lisse, sans meurtrissure et avec un pédoncule bien vert. Des pommes abîmées peuvent être dangereuses car une mycotoxine, la patuline, se développe sur les moisissures. Elle est toxique seulement à hautes doses, mais elle peut néanmoins susciter une allergie.
Pommes : comment les utiliser ?
Les pommes servent à tout car elles sont aussi bonnes dans des préparations sucrées que salées.
Toutes les pommes, sauf la Granny Smith se prêtent à une compote qu’il est inutile de sucrer. La tarte aux pommes s’interprète en version salée. Ou en clafoutis.
Elles accompagnent très bien un poulet, un magret de canard, une épaule d’agneau, un rôti de porc.
Elles se mêlent dans toutes sortes de salades, que ce soit avec des endives, des carottes, des langoustines, mais aussi à des légumes ou du fromage pour des plats chauds qui sortent un peu de l’ordinaire.
Les cuisiner souvent, en dessert ou en plat, c’est le meilleur moyen de manger ces pommes médicaments qui vont vous régaler tout en protégeant votre santé.
Sources
- Briggs ADM et al. A statin a day keeps the doctor away: comparative proverb assessment modelling study. BMJ 2013 ; 347 : f7267.
Daily Apple versus Dried Plum: Impact on Cardiovascular Disease Risk Factors in Postmenopausal Women, Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, août 2012. Doi : 10.1016/j.jand.2012.05.005
- Misinterpretation of trial evidence on statin adverse effects may harm patients
Beatrice A Golomb http://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2047487314533085
- Gut microbiota richness promotes its stability upon increased dietary fibre intake in healthy adults. Julien Tap, Jean-Pierre Furet, Martine Bensaada, Catherine Philippe, Hubert Roth, Sylvie Rabot, Omar Lakhdari, Vincent Lombard, Bernard Henrissat, Gérard Corthier, Eric Fontaine, Joël Doré et Marion Leclerc – Environmental Microbiology, en ligne le 3 septembre 2015. DOI: 10.1111/1462-2920.13006