La panique : un trouble anxieux parfois invalidant
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Existe-t-il des traitements efficaces ?

Fort heureusement oui. A la condition que ce trouble soit précocément reconnu et convenablement traité.Les deux erreurs thérapeutiques les plus fréquentes sont:- l'administration de calcium et de magnésium, rigoureusement inefficaces dans cette pathologie, par confusion avec des crises de " spasmophilie " ou de " tétanie ";- le traitement par anxiolytiques (tranquillisants) qui peut donner une trompeuse impression d'efficacité. En effet, les tranquillisants peuvent diminuer l'anxiété anticipatoire; ils peuvent encore atténuer l'intensité d'une crise, ou l'écourter légèrement. Mais ils ne peuvent en aucun cas éviter sa survenue.

Le traitement actuellement considéré comme le plus efficace comporte la prescription de médicaments: comme nous l'avons dit, il ne s'agit pas de tranquillisants (sauf pour traiter une crise en cours), mais d'antidépresseurs, seuls capables de prévenir l'apparition de crises, même si le patient n'est pas déprimé. La condition de leur efficacité repose principalement sur la durée de la prescription: rarement moins de 6 mois, le plus souvent de 12 à 18 mois. Comme s'il fallait à l'organisme ­ou au patient- le temps d'oublier la survenue des crises pour affronter de nouveau sans problème les situations auparavant angoissantes.

Souvent, mais non systématiquement, peuvent être associées des séances de psychothérapie, visant essentiellement à rassurer le sujet, en lui apprenant à mieux identifier les facteurs de survenue des crises et à mieux maîtriser ses sensations physiques, par exemple par l'apprentissage de techniques de relaxation. La psychothérapie peut également avoir pour objectif, plus ambitieux, de cerner des difficultés associées au trouble panique, dont celui-ci aurait alors été un simple révélateur.

Le traitement doit avoir pour triple objectif:- d'éviter la survenue des crises; - de supprimer l'anxiété anticipatoire;- de mettre fin aux conduites d'évitement.Ce n'est qu'à ce stade que la qualité de vie du patient sera restituée: peut-on reconnaître un meilleur critère de guérison?

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Source : - DSM IV : critères diagnostiques (éditions MASSON) ; - LES ETATS NEVROTIQUES : éditions Jean-Pierre GOUREAU, 1992 ; - PSYCHIATRIE : par Julien Daniel GUELFI, Patrice BOYER, Silla CONSOLI, et René OLIVIER-MARTIN, éditions du PUF, 1997